Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 Une bonne action P5

Une bonne action P5

La présence de Caroline, qui a dit ses premiers mots quelques mois plus tôt, réveille les envies de paternité de Phil. Lorsqu’ils rentrent le samedi soir, il passe l’intégralité du trajet à en parler à Jenna.


— Franchement, il suffirait que tu lâches ton petit boulot et que tu viennes habiter avec moi en attendant de passer des concours. On aurait tous les deux la sécurité de l’emploi et on pourrait enfin avoir un bébé.


— Sauf que je ne suis pas prête pour ça. Je n’ai pas envie d’être enceinte maintenant. Je te l’ai dit et redit, je ne projette pas d’être maman avant d’avoir au moins vingt-six ans.


Phil peste dans sa barbe mais n’insiste pas. Il faut dire que déclencher une dispute juste avant le coucher n’est pas une bonne option… surtout quand on a une idée derrière la tête… Pfff, fait chier, on l’a déjà fait hier, grince Jenna tandis qu’il se livre à ses habituelles méthodes d’approche. Il est vingt-trois heures, j’aimerais bien dormir, moi ! Enfin, croisons les doigts pour que ça aille vite…


***


Le dimanche est encore pire que le samedi pour Jenna. Alors qu’elle tient la petite Caroline sur ses genoux, Philippe remarque :


— Ça te va bien d’avoir un bébé dans les bras…


Mais enfin, ce n’est pas un accessoire de mode ! grince Jenna. Avoir un bébé ce n’est pas comme porter une écharpe ou un béret. On ne peut pas s’en débarrasser une fois qu’il est là !


— C’est vrai ça, intervient la mère de Séverine. D’ailleurs, quand est-ce que vous vous passez la bague au doigt et que vous faites un petit ? Depuis le temps que vous êtes ensemble, il serait temps.


— Il faudrait déjà que je finisse mes études, rétorque Jenna tout en faisant sauter Caroline sur ses genoux, la faisant rire aux éclats. Et puis, je suis trop jeune pour me marier et avoir un bébé. Un enfant est une trop grande responsabilité pour être prise à la légère.


— Pfff, n’importe quoi, intervient le père de Phil. À ton âge, Bernadette avait déjà Philippe et Lionel !


— En plus, tu sais y faire avec les enfants. Caroline passe son temps à vouloir que tu la prennes alors que nous on est transparents, plussoie sa femme avec une pointe d’envie.


Oui, bah moi non plus, je ne me l’explique pas… Je ne comprends pas pourquoi cette gamine s’accroche à moi. À moins que ce ne soit parce que contrairement à vous tous, je ne passe pas mon temps à lui hurler dans les oreilles en gagatant.


— C’est différent de s’occuper d’un bébé de temps en temps et l’avoir à plein temps, observe Jenna en maîtrisant à grand-peine son agacement. Je ne me sens pas prête pour ça.


— Mais si ! affirme Phil. C’est juste que tu n’en rends pas compte !


— Tout à fait, approuve sa mère.


Oh ce n’est pas vrai… ils sont tous contre moi, ce n’est pas possible ! Putain, on voit bien que ce n’est pas eux qui vont porter le mioche pendant neuf mois et le supporter pendant des années ! Je suis trop jeune pour me foutre un tel boulet au pied, j’en ai déjà bien assez avec Phil.


— Je ne comprends pas pourquoi tu attends comme ça, répète le père de Phil.


— Je veux finir mes études et profiter de ma vie d’adulte avant d’avoir un bébé, martèle Jenna d’un ton où perce le désarroi.


Sérieux qu’est-ce qu’ils ne comprennent pas ? Je suis anormale ou quoi ? doute-t-elle.


Séverine vient providentiellement à son secours.


— Je te comprends tout à fait ! Perso quand j’avais ton âge je n’avais aucune envie d’avoir un enfant.


— Ce n’est pas la même chose, lui fait remarquer sa mère. Quand tu avais l’âge de Jenna, ça faisait à peine un an que vous étiez ensemble, Lionel et toi. La situation n’est pas comparable, Philippe et Jenna sont ensemble depuis des années.


Mais putain de quoi elle se mêle l’autre ?! Qu’elle s’occupe de son cul !


Séverine secoue la tête.


— Ça n’a rien à voir avec ça, maman explique-t-elle patiemment. Quand on a emménagé ensemble avec Lio, on s’est mis d’accord sur le fait qu’on voulait profiter de notre vie de couple avant d’avoir un enfant. Et au-delà de ça, c’est normal que Jenna veuille finir ses études, je réagirais pareil à sa place.


Séverine, je t’aime !


— Moi aussi, s’enhardit Clémentine. Pour ma part, je ne suis même pas certaine d’avoir un jour envie de devenir mère.


Tout en parlant, elle adresse un regard en coin à sa filleule et ajoute :


— En fait, plus j’y pense, plus je me dis que les enfants c’est mieux chez les autres et à toutes petites doses. Je me projette de moins en moins avec un gosse.


— Raaa, ne dis pas n’importe quoi, la tance son père. Bien sûr que tu voudras des enfants.


Spoiler alert : il se trompe lourdement… Clémentine ne changera jamais d’avis sur la question.


— Si on mangeait le gâteau ? suggère Lionel fort à propos.


— Bonne idée ! s’exclame Séverine avec enthousiasme.


Les trois belles-sœurs échangent un regard tandis que la mère de Séverine va chercher le gâteau. Lorsqu’elle revient avec celui-ci dont l’unique bougie est allumée, elle le dépose sur la table et tend les bras pour prendre Caroline.


— Viens souffler ta bougie avec mamie !


Le visage de Caroline se brouille et elle serre ses petits doigts autour de la manche de Jenna.


— Allez viens voir mamie, insiste la mère de Séverine en essayant de la prendre.


— Tata-na, chouine Caroline.


— Raaa ! Maman ne la force pas ! peste Séverine. Si elle préfère rester avec sa tata Jenna, laisse-la.


Ainsi rabrouée, sa mère adresse un regard noir à Jenna et retourne s’asseoir tandis que Phil passe son bras autour des épaules de Jenna pour souffler les bougies. Séverine sourit :


— Lio, prend l’appareil photo !


Les bougies soufflées et le gâteau mangé, c’est l’heure des cadeaux. Lionel et Séverine échangent un regard las devant l’accumulation des paquets.


— Il ne fallait pas en acheter autant, gronde Lionel. Elle n’a qu’un an, elle ne sait même pas que c’est son anniversaire !


Il faut admettre que Caroline dédaigne les jouets offerts… leur préférant leurs emballage cadeaux brillants.


La journée se termine sans d’autre incident. Lorsqu’ils rentrent chez Phil et se couchent, celui-ci se glisse derrière Jenna et l’embrasse dans le cou.


Putain encore ! Raaa il a pris un truc ou quoi !?




***




La journée du lendemain étant fériée, Phil fait profiter à Jenna de son envie matinale. Blasée, elle se laisse faire tout en songeant qu’elle va devoir faire des courses pour la soirée du jeudi.


En fin d’après-midi, ils rendent visite à Yannick et Gwen. Sur place, Jenna s’ennuie ferme et réprime un soupir lorsque Yannick leur propose de rester manger.


— Je vais bricoler un truc vite fait, annonce-t-il. Spaghettis bolo, ça vous va ?


— Super ! assure Phil.


Génial, j’espère que ça sera moins dégueulasse que la dernière fois où il a trop fait cuire les pâtes.


Boulot, groupes de musiques bretons… Yannick et Phil monopolisent la conversation. Unanimes, ils conviennent que le groupe Tryo est « trop de la balle » et qu’ils doivent absolument les voir en concert.



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123 commentaires

La Plume d'Ellen

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Il y a 7 mois

Whouah... on peut dire qu'on ne peut qu'envier Jen de bénéficier d'une telle vie de bonheur ! 😉🤐 Non je blague ! Franchement supporter les commentaires de chacun sur un avenir qui ne sera jamais le siens dumoins je l espère sans compter la vie qu'elle partage avec Phil 🤮

Jess Swann

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Il y a 7 mois

Ah là, il faut admettre que Jenna est servie.... après elle est entièrement responsable, si elle faisait ce qu'elle devrait à savoir se libérer, elle n'en serait pas là

Wizzette

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Il y a 7 mois

C'est bien que Jenna réussisse à camper sur ses positions de ne pas avoir d'enfant quand elle ne s'y sent pas prête. Lionel et Severine ont eu raison de déménager lol

Jess Swann

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Il y a 7 mois

Ah Jenna quand c'est vraiment important, elle sait se montrer ferme. Et oui... ils ont eu raison !
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