Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 Dans l'attente... P7

Dans l'attente... P7

Le regard de Pascal se pose sur Gwen qui a retrouvé Erwan et leur recoin favori.


— Tu devrais te méfier de Gwen, déclare-t-il tout à trac. Cette fille est fausse. À ta place, j’éviterais de lui faire des confidences.


Surprise par ce jugement sans pitié, Jenna se tourne vers lui, vaguement inquiète :


— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?


— Je trouve qu’elle aime bien foutre la merde. Tu n’as jamais remarqué que la majorité de ses conversations tournent autour de cancans ?


— Euh… Pascal, sans vouloir être méchante, c’est ce que toi et moi on fait depuis le début de la soirée, rit Jenna.


— Oui, mais c’est différent. Je trouve qu’elle s’arrange toujours pour faire monter la sauce quand elle sent qu’il y a des tensions entre des personnes. Elle fait une petite remarque, l’air de rien, et attend que ça pète. Donc, si j’étais à ta place, je garderais mes secrets pour moi.


— C’est noté. Si j’avais des secrets, j’y réfléchirais à deux fois avant de les lui révéler, plaisante Jenna pour dissimuler son inquiétude grandissante. Mais comme je n’ai rien à cacher, je ne risque pas grand-chose.


— Évidemment, ironise Pascal. Sois prudente quand même.


Il sait ou il soupçonne juste ? s’interroge Jenna avec angoisse. Désireuse de s’éloigner du terrain glissant, elle reprend :


— Sinon… j’ai trouvé que tu étais drôlement intéressé par la discussion entre Max et Diana, la dernière fois chez Thierry.


Pascal paraît brusquement mal à l’aise.


— Non mais c’est parce que ce mec pue le dragueur en série à cent mètres…


Jenna s’esclaffe en entendant cette énième critique.


— Sérieux Pascal, il y a des gens que tu apprécies ? Je veux dire, vraiment ?


— Oui, toi et aussi Thierry et Candice… Et Ben et Phil quand ils ne se comportent pas comme des connards.


— Ouf ! Me voilà rassurée !


Pascal prend une petite inspiration puis :


— Dis, Jen… Diana, elle l’a revu le Max ?


— Ils sont allés boire un verre ensemble… répond évasivement Jenna.


Pascal mord immédiatement à l’hameçon.


— Et ? Ils sont sortis ensemble ?


Drôlement intéressé par la question, le petit Pascal… Un peu trop pour que ce soit innocent…


— Non, finalement, il ne lui plaisait pas tant que ça.


Les épaules de Pascal se détendent imperceptiblement et, après s’être allumé une cigarette, il demande :


— Et… elle t’a parlé de moi ?


Tiens donc… toi, je te vois venir avec tes gros sabots.


— Un peu, minimise Jenna. Elle était contente que tu reconnaisses tes torts.


— Il faut admettre que je ne me suis pas très bien conduit avec elle, soupire Pascal. Si c’était à refaire, je me comporterais autrement. Je l’ai quittée sur un coup de tête et je m’en mords les doigts. Mais bon, j’ai bien compris qu’elle est passée à autre chose…


Je n’en suis pas si sûre que toi…


— C’est certain que tu aurais gagné à réfléchir un peu, se borne à lui asséner Jenna.


Thierry se penche vers eux à cet instant.


— Je suis trop saoul, bégaie-t-il. C’est dommage que tes copines ne soient pas là, Jen.


— Oui, c’est ce que je commence à me dire aussi…


La soirée se termine vers cinq heures du matin. Jen et Phil devant retrouver les parents de ce dernier à midi au restaurant, Thierry dort chez les parents de Pascal.




***




Le déjeuner au restaurant se passe bien, même si Philippe a la gueule de bois et que ses parents ne cessent de pester au sujet du déménagement de Lionel et Séverine.


— Mais quelle idée de s’installer à l’autre bout du pays !


— Rooo, ce n’est pas la Nouvelle-Calédonie non plus, leur rappelle Jenna. Ils ne sont qu’à une journée de route.


Clémentine glousse en l’entendant tandis que ses parents se renfrognent.


— Oui mais avec tout cela, on ne les verra pas avant Noël.


Après le restaurant, Philippe et Jenna prennent le départ. Phil passe une semaine de formation à Dunkerque tandis que Jenna rentre chez ses parents. Ils ne reverront pas avant le vendredi suivant.


— Tiens moi au courant pour la fac, lance-t-il à Jenna en la déposant à la gare.




***




Le séjour de Jenna chez ses parents se déroule calmement. Sa mère est de bonne humeur et chantonne dans la cuisine tandis que Jen rêvasse à Kristian.


— « N'avoue jamais, jamais,


Jamais, oh non jamais… »


Jenna sourit en entendant la rengaine familière depuis l’enfance et complète en chœur :


— « N'avoue jamais que tu l'aimes. »


Une chanson de circonstance s’il en est… et que Jenna applique sans doute un peu trop au pied de la lettre.




***




Le temps s’écoule lentement chez ses parents. À croire que leur maison est située dans une faille spatio-temporelle qui allonge les minutes, peste Jenna.


— Et si tu n’es pas prise en DESS, qu’est-ce que tu comptes faire ? lui demande sa mère, la sortant de ses pensées.


— J’essaierai de refaire une maîtrise dans une autre spécialisation afin d’avoir un meilleur dossier l’année prochaine, soupire Jenna.


— Dans ce cas, tu ferais mieux de rester là où tu es. Déjà que tout ça n’est pas donné, comment tu feras à Paris sans bourse ? Les loyers sont hors de prix.


— Je trouverai un petit boulot, déglutit Jenna.


Sa mère lève les yeux au ciel.


— Arrête un peu de faire des plans sur la comète… de toute façon, on sait toutes les deux que ce n’est pas pour leurs facs que tu veux aller à Paris, mais pour te rapprocher de ce putain de Kristian ! Tu fais beaucoup trop d’efforts et de concessions pour lui alors que de son côté, il ne cède rien.


Jenna grimace et sa mère poursuit :


— Je ne dis pas ça seulement parce que je n’aime pas ce type mais aussi parce que tu te plais bien dans ton petit appartement, avec Diana à côté et Phil le week-end. En plus, le centre où tu as travaillé cet été est prêt à t’embaucher et tu m’as dit toi-même que ça t’avait bien plu de travailler là-bas. En plus, c’est un boulot en lien avec tes études. Tu risques de ne pas trouver aussi bien à Paris. Si Kristian veut être avec toi, pourquoi ce n’est pas lui qui déménage ?


— Enfin, maman ! Il vit avec Kimberly et il a son travail.


— C’est bien ce que je dis… Enfin, tu fais ce que tu veux, c’est ta vie.


— Oui, en effet, grince Jenna.


— J’espère que tu seras prise, soupire sa mère. Mais tu ne me sembles pas très confiante.


C’est le moins que l’on puisse dire, songe Jenna avec angoisse.



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