Fyctia
Dans l'attente... P1
Note : le titre complet du chapitre est " dans l'attente des sélections".
Même si la discussion entre Kristian et Jenna n’a pas été aussi constructive que Jenna l’espérait, la nuit de passion qui l’a suivie a eu le mérite de dissoudre leurs tensions. Lorsque Jenna se réveille dans les bras de Kristian, vers midi et demi, elle est plus heureuse qu’elle ne l’a été depuis longtemps. Envolés les soucis et les inquiétudes ! Elle se sent légère comme une plume. Kristian grogne légèrement et ouvre les yeux. Après l’avoir gratifiée d’un baiser léger, il s’étire.
— J’ai dormi comme un roi ! se félicite-t-il. Je suis détendu, là.
— Ravie de l’entendre, s’amuse Jenna. Tu veux un petit café ?
La question est superflue. Tandis qu’elle s’occupe de lancer une cafetière et fait une vaisselle rapide, Kristian remet le lit en position canapé. D’humeur joyeuse, ils échangent des taquineries.
Le café fumant servi, Jenna file prendre une douche rapide. Pour sa tenue, elle opte pour une jupe longue et un pull moulant. Après s’être maquillée légèrement, elle cède la salle de bain à Kristian. Souriant de l’entendre chantonner sous la douche, elle appelle Diana pour lui proposer de venir déjeuner avec eux attendu qu’il reste de la salade de riz de la veille.
L’ambiance du déjeuner est à la rigolade. Kristian et Jenna ne cessent de se vanner et rient beaucoup.
— Eh bien… vous avez dû passer une super nuit, remarque Diana.
— Ah bah, j’ai été trop bon, franchement j’étais au top de ma forme ! s’autocongratule Kristian.
— Tsss tes chevilles… rit Jenna.
— Quoi, il faut l’admettre, non ? Il ne me semble pas t’avoir entendue te plaindre bien au contraire…
— Pitié, pas de détails ! intervient Diana en riant.
La conversation se poursuit sur le même ton. Le repas terminé, Kristian et Jenna décident d’aller faire une petite balade en ville avant de retrouver Paul à l’Apo. Invitée à les accompagner, Diana décline, préférant les laisser passer encore un peu de temps tous les deux.
***
Une fois dans le centre-ville, Kristian et Jenna bavardent tout en se promenant. Étourdie, Jenna s’engage sur la route en poursuivant son babillage. La main de Kristian se referme sur son bras et il la tire en arrière d’un mouvement brusque, la ramenant contre lui sous les coups de klaxon de la voiture sous les roues de laquelle ils ont failli passer.
— Merde… souffle Jenna d’une voix un peu tremblante. Je ne l’avais pas vue arriver celle-ci.
— J’ai remarqué. Putain, j’ai eu peur, je nous voyais déjà à l’hosto tous les deux, grommelle Kristian.
Blême, Jenna ne répond pas et il caresse sa hanche d’un geste réconfortant.
— Ça va la miss ?
— Oui, j’ai eu la trouille c’est tout.
Ils échangent un regard puis décident d’aller prendre un café à L’Apo afin de se remettre de leurs émotions. En attendant Paul, ils planifient leur prochain rendez-vous.
— La semaine prochaine, je viens avec Phil, rappelle Jenna.
— Mouais, tu m’excuseras mais cela ne va pas être possible, la miss. Je fais la nocturne, répond Kristian en baissant brièvement le visage pour éviter son regard, signe que Jen commence à interpréter comme précurseur d’un mensonge d’autant que, si elle se rappelle bien de ce qu’il lui a expliqué il n’y a pas de course nocturne ce jour-là. Par contre, je ne bosse pas les mercredi, jeudi et vendredi de la semaine d’après. Tu pourras descendre ?
— Je vais m’arranger, promet Jenna. De toute manière, c’est sans doute la semaine où les résultats seront affichés dans les facs.
— Oui et il va falloir que tu te trouves un appart, se réjouit Kristian. Ça serait bien que tu t’installes dans mon secteur, en plus ce n’est pas trop cher.
— Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué…
Paul les rejoint à cet instant et ils prennent un autre café tous les trois avant qu’il prenne son service. Ils parlent de Marjo :
— Elle se laisse complètement déborder par son taf chez Hermès, soupire Paul. Elle est en boucle là-dessus, on dirait qu’il n’y plus que ça qui compte. À part ça elle n’a plus de vie donc ce n’est pas étonnant qu’elle craque.
L’heure tourne rapidement… il est temps pour Kristian de reprendre la route et le service de Paul va commencer. Après lui avoir souhaité bon courage pour le travail, Kristian et Jenna sortent du café.
— Je te dépose chez toi la miss ? propose Kristian.
— Non merci, ça va aller, je vais remonter en bus. Inutile que tu fasses un détour, ça va te mettre en retard et Kimberly va gueuler.
Kristian hausse les épaules.
— Ce n’est pas grave, ça. Allez viens, je te ramène.
Jenna décline de nouveau.
— Mais si… insiste Kristian.
Je n’ai aucune envie de devoir encore le regarder partir, songe Jenna, la boule au ventre.
— Non, c’est bon, réaffirme-t-elle.
Kristian fait la moue et soupire :
— Ce que tu peux être butée ! Bon, tu m’appelles dès que tu as des nouvelles de la fac, d’accord ?
— Promis.
Ils échangent un long regard puis il se penche pour lui faire la bise, effleurant ses lèvres au passage. Ensuite, ils partent chacun dans la direction opposée. Le cœur lourd, Jenna ne peut pas s’empêcher de se retourner. Un sourire triste se forme sur ses lèvres en découvrant que Kristian en fait de même… Pourquoi faut-il que ce soit aussi compliqué ? regrette-t-elle avant de se détourner.
***
De retour à la résidence, Jenna passe directement chez Diana. Celle-ci brûle de curiosité :
— Vous vous êtes couchés super tard avec Kristian ! J’ai entendu du bruit chez toi à cinq heures du matin. Qu’est-ce que vous avez fait ?
Avec un soupir, Jenna lui raconte leur conversation frustrante, s’attardant sur le comportement de Kimberly lorsqu’ils étaient séparés.
— La vache… c’est limite du harcèlement ! réagit Diana.
Découragée, Jenna soupire :
— Je ne te le fais pas dire… Et comme il ne sait pas rompre, c’est foutu d’avance attendu qu’elle ne le lâchera jamais.
— Qu’est-ce que tu vas faire ? demande Diana.
— Je ne sais pas…
— Pourtant, je suis sûre qu’il tient à toi. Ça se voit dans la manière dont il te parle et dont il te regarde. Ne te décourage pas. Sinon, ce midi pendant que tu étais aux toilettes, il m’a dit que ça lui faisait plaisir de te revoir en bonne forme et avec le moral.
— Il faut dire que la nuit a été bonne, rit Jenna.
— Ah j’imagine que le vent a bien soufflé !
— Assez oui, on a frôlé la tornade de force cinq !
— La vache… Quand même.
— Je n’exagère pas, sur ce plan-là, il a été exceptionnel. J’ai bien cru que j’allais faire un arrêt cardiaque, s’amuse Jenna.
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