Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 Miracle... P8

Miracle... P8

Une moue dubitative se forme sur les lèvres de Jenna. Voyant cela, Kristian s’allume nerveusement une cigarette.


— Je ne sais pas pourquoi je m’entête à te dire les choses ! Tu ne me crois jamais !


— Avoue que c’est quand même difficile à avaler que tu restes pendant plus de quatre ans avec une gonzesse que tu n’aimes pas ! rétorque Jenna qui, au vu de sa propre situation, est sans doute la plus mal placée pour le critiquer.


— Je viens de te l’expliquer… reprend patiemment Kristian. Je n’arrive pas à larguer une fille ! Quand on était à la fac, je me suis toujours arrangé pour que ce soit elles qui me quittent. Regarde, toi et moi : je suis sorti avec Zora tout en sachant que tu le saurais.


— OK, donc au final tu voulais me larguer au bout de deux rendez-vous mais tu n’y arrivais pas… de plus en plus charmant, ironise Jenna. Il faut croire que je ne te plaisais pas tant que ça, finalement.


— Non, ce n’est pas ça du tout ! Le truc c’est que je voyais bien que tu attendais quelque chose de sérieux mais je ne pouvais pas être avec toi parce que j’étais déjà avec Kimberly… Alors, je me suis dit que le plus simple serait de casser avant que tu ne tombes amoureuse.


Jenna ricane et se sert un autre verre. Sérieux, il me croit assez stupide pour avaler qu’il est resté pendant des années avec une fille qu’il n’aimait pas ? Bah voyons… personne ne fait ça ! C’est complètement idiot ! Et si c’est vrai, pourquoi il s’est remis avec elle ?


Spoiler alert : non… personne. Pourtant, si Jen était assez honnête et lucide, elle réaliserait la cruelle analogie entre la situation de Kristian et la sienne.


— Bref, admettons… Mais quand tu ne m’as plus parlé la deuxième année à cause d’un motif débile, ça venait bien de toi. Tu m’as fait du mal. Même si je jouais les bravaches quand on se croisait au B ou à la fac, j’ai beaucoup pleuré à cause de toi, avoue Jenna. Tu m’as brisé le cœur cette année-là.


Le visage de Kristian se crispe mais elle ne lui laisse pas le temps de se justifier. De toute manière, il mentira à coup sûr. Elle poursuit :


— Je me suis fait une promesse à l’époque : celle qu’un jour tu serais dans mon lit. C’est en partie pour ça que j’ai couché avec toi. Pour moi, c’était une sorte de défi… et puis si je l’ai fait c’est aussi parce que tu m’as toujours attirée physiquement.


Kristian retient un soupir et se sert un autre verre.


— Je vois… lâche-t-il.


On est loin de la grande discussion sur les sentiments que Diana, Marjo et les autres conseillent à Jenna depuis des mois. Mais Jenna est incapable d’être honnête avec Kristian : elle aussi a sa fierté et il est hors de question d’admettre son amour pour lui alors qu’il vit avec une autre qu’il ne quittera de toute manière jamais attendu qu’il ne sait pas rompre comme il le professe lui-même.


Kristian poursuit :


— J’admets que j’ai exagéré quand je t’ai ignorée. À l’époque où j’étais à la fac, j’ai fait beaucoup de conneries. Et oui… je suis sorti avec beaucoup de filles, mais je n’ai jamais profité d’elles ! J’ai toujours été clair sur ce qu’elles pouvaient attendre de moi. Et puis, j’ai couché avec beaucoup moins de gonzesses que tu ne l’imagines, pourtant ce n’est pas faute d’avoir eu des occasions, y compris avec toi.


Jenna prend une inspiration, brusquement ramenée chez Greg des années plus tôt… Pour une fois, Kristian ne ment pas. Il est vrai que lors de cette première nuit passée dans ses bras, il avait été très clair et l’avait prévenu que même s’il faisait l’amour ensemble, ça ne serait qu’une histoire éphémère.


— C’est vrai… admet-elle. À l’époque, je ne m’en rendais pas compte mais même si tu te comportais comme un salaud, tu n’en étais pas un. Tu aurais largement pu en profiter et me larguer après, cette nuit-là chez Greg.


Ils échangent un sourire complice à ce tendre souvenir et Kristian reconnaît :


— Je te confesse que j’ai été tenté de le faire mais je voyais bien que tu n’avais pas trop d’expérience et je ne voulais pas te faire ça.


— C’est sûr que si tu ne m’avais pas prévenue, j’aurais cédé, s’amuse Jenna. Je voulais vraiment être avec toi mais pas dans ces conditions, pas uniquement pour une nuit.


Kristian prend une petite inspiration et leur sert un autre verre, restant silencieux. Merde, à tous les coups, il pense que j’essaie de lui mettre le couteau sous la gorge et de le piéger ! interprète-t-elle. Faussement détendue, elle lâche :


— Rassure-toi, j’ai bien compris que tu es avec Kimberly et moi, j’ai ma vie avec Phil mais si c’est avec toi que je couche, c’est parce que j’ai toujours eu un faible pour toi.


Spoiler alert : un faible ? Délicat euphémisme pour décrire le tourbillon de sentiments qui agite le cœur de Jenna quand elle pense à lui.


Kristian la regarde, toujours aussi silencieux. Mal à l’aise, elle continue à parler sans réfléchir.


— J’avoue qu’au début de notre liaison, j’ai eu l’espoir que ça évolue vers quelque chose de plus officiel. Mais j’ai vite compris que ce n’était pas la peine d’y croire.


Kristian ouvre la bouche pour lui répondre mais elle lui coupe l’herbe sous le pied, peu désireuse de l’entendre lui confirmer ce qu’elle redoute.


— Non, mais je te rassure, j’ai fait mon deuil, ajoute-t-elle à la hâte. Même si j’ai eu un peu de mal avec le fait, qu’au final, tu ne m’as jamais laissé ma chance...


Jenna a beau dire… Kristian n’est pas le seul à mentir et un jour viendra où elle regrettera de ne pas s’être montrée plus honnête. Abasourdi, Kristian la fixe :


— Mais enfin Jen, tu avais un copain ! Et tu n’arrêtais pas de dire que tu n’avais pas l’intention de le quitter !


Et donc ? Si je n’avais pas été avec Phil ou si je l’avais largué comme je pensais à le faire avant que tu annonces ton départ en Nouvelle-Calédonie est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Est-ce que ça aurait été possible entre nous ?


Les questions brûlent les lèvres de Jenna mais elle n’est pas assez courageuse pour les poser à voix haute. À la place, elle contrattaque :


— Tout comme toi, tu n’arrêtais pas de répéter que tu étais fou amoureux d’Hélène !


Kristian grimace :


— J’avais des sentiments pour elle et j’avais envie de me poser… mais non, je n’étais pas réellement amoureux.


— À cause de Kimberly, j’imagine… soupire Jenna. Tu as beau dire, elle a toujours été omniprésente même si tu l’as cachée longtemps. C’est elle qui a posé problème en premier avec Hélène. Un de tes potes de la caserne lui a raconté qu’une blonde venait te voir le week-end et elle en a déduit que c’était Kimberly.


Tu as aimé ce chapitre ?

105

105 commentaires

La Plume d'Ellen

-

Il y a 8 mois

Bon alors là ils me desespèrent !

Jess Swann

-

Il y a 8 mois

😂😂😂😂 ce qu'ils tournent en rond...
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.