Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 Une opportunité P4

Une opportunité P4

La matinée se passe bien. Comme Christine l’a dit à Jenna, les réglages sont beaucoup plus simples à faire qu’il n’y paraît de prime abord et les enfants sont dociles — exception faite des moments où la pâte à modeler est au menu.


— Donc demain, c’est Jenna qui sera avec vous, rappelle Christine à Pierre et Anaïs en les rendant à leurs mères respectives. Je compte sur vous pour être gentils avec elle et pour bien l’écouter.


Après leur départ, Christine et Jenna rangent rapidement la salle et Christine explique :


— Avec Samira, on avait l’habitude de toujours préparer les cassettes du lendemain sur chaque programme avant de quitter. Cela permet d’avoir tout déjà prêt pour le jour suivant. Et on se laissait des petits mots en cas de besoin.


Jenna hoche la tête et monsieur Dahu passe la tête par l’embrasure de la porte.


— Alors ? Comment ça s’est passé ? interroge-t-il Christine.


— Très bien, assure-t-elle. Je pense que Jenna va s’en sortir sans problème.


Euh merci pour le vote de confiance mais je n’en suis pas si sûre que ça… déglutit Jenna.


— Parfait. Bonnes vacances, Christine. Jenna venez dans mon bureau, je dois vous faire signer votre contrat de travail.


La main de Jenna tremble un peu lorsqu’elle signe son tout premier contrat mais elle est soulagée. Au moins, je n’ai pas été renvoyée avant d’avoir commencé…




***




La première matinée en solo de Jenna se passe bien même si de l’ingestion de pâte à modeler est à déplorer.


— Oh, ce n’est pas grave, rit la mère d’Anaïs. Elle en mange sans arrêt à la maison.


— Ah ? Euh… d’accord, si vous le dites. Sinon, tout s’est bien passé et Anaïs s’est beaucoup appliquée pour faire sa suite logique.


Parents et enfants partis, Dahu se tourne vers Jenna. Celle-ci, consciente qu’il l’a surveillée toute la matinée, avale sa salive dans l’attente du verdict.


— Je pense que vous pourrez vous passer de moi demain matin, déclare-t-il. Voici les clefs du centre et mon numéro de portable. Si vous rencontrez une difficulté, appelez-moi. Je n’habite pas loin et je me déplacerai si nécessaire.


Jenna le remercie puis range soigneusement les clefs du centre dans son sac à main. Bon bah ça se passe bien…




***




Après avoir reçu la visite de ses parents qui lui ont apporté du linge propre et du ravitaillement, Jenna reçoit un appel de Chouchou. Celui-ci est très remonté et a visiblement un gros besoin de s’épancher.


— Moi, je veux dire, je suis écœuré par Marjo, voilà quoi !


Stupéfaite par cette déclaration, Jenna lâche :


— Ah bon ?


— Oui, moi je veux dire, je n’ai pas apprécié la manière dont elle m’a traité la semaine dernière, voilà quoi ! Sachant les sentiments que j’ai pour elle, elle n’aurait pas dû me donner de faux espoirs en m’embrassant. Moi, je veux dire, j’y ai cru mais elle m’a envoyé péter méchamment le lendemain un peu avant que vous arriviez avec les croissants.


Je comprends mieux pourquoi l’ambiance était si tendue…


— Chouchou, tente Jenna. On était dans le feu de l’action du mariage… souviens-toi : amitié amicale.


— Elle sait très bien que pour moi, elle est plus que ça ! rétorque Chouchou. Elle m’a utilisé pour essayer de rendre Tom jaloux sans se soucier de ce que j’allais ressentir. En plus, elle perd son temps parce qu’il s’est remis avec Dorothée, donc voilà quoi !


OK, donc c’est confirmé…


— Et je n’ai pas du tout aimé son comportement avec Yohann le lendemain, poursuit Chouchou avec rancœur. Moi je veux dire, elle l’a cherché toute la soirée sans respect pour Elsa ou pour moi et elle ne s’est pas gênée pour faire des trucs avec lui sous mon nez pendant qu’on était chez Paul !


— Ah… je comprends mieux pourquoi tu es parti aussi tôt et sans dire au revoir à personne, soupire Jenna.


— Elle m’a dégoûté, confirme Chouchou. Encore avec Tom, je peux comprendre, c’est un gars bien et un super pote ! Mais Yohann est un vrai connard et un salopard ! Moi je veux dire, c’est un crevard encore pire que Kristian, voilà quoi !


Allez hop, ça c’est gratuit, songe Jenna en ouvrant la bouche pour défendre son chouchou personnel.


— Au moins Kristian a des vrais sentiments et il ne fait pas ça que pour tirer son coup, ajoute Chouchou. Alors que l’autre veut juste baiser… Tout ça pour dire que je fais une croix sur Marjo. Je ne tenterai plus jamais rien avec elle. Désormais, ce n’est plus qu’une copine. Et encore… moi je veux dire, je ne compte pas l’appeler. Je verrai bien si elle me donne des nouvelles, histoire de savoir si elle m’apprécie vraiment !


Ébahie par la rapidité avec laquelle Marjo a chuté de son piédestal, Jenna bredouille :


— Enfin Chouchou… tu sais que c’est le cas.


— Ah oui ? Vu son comportement de la semaine dernière et la manière dont elle a piétiné mes sentiments, j’en doute là !


Wahouuuu, il est vraiment remonté.


— Moi, je veux dire, toi au moins tu as toujours été franche avec moi et tu n’as jamais joué avec les gens comme elle. Que ce soit pour moi ou pour Droo… euh… je veux dire tu as toujours été claire sur le fait qu’il n’y avait rien à attendre alors que Marjo… j’en ai marre d’être son pantin ! Je suis bien gentil, mais j’en ai marre qu’elle me prenne pour un con, voilà quoi !


Chouchou conclut sa diatribe rageuse par un :


— Et n’essaie pas de lui trouver des excuses ! Marjolaine se fout de la gueule des gens en permanence, il n’y a pas d’autres mots. Moi, je veux dire tu n’imagines même pas ce qu’elle dit sur toi…


— Oh, j’en ai une petite idée, marmonne Jenna. Et ne t’inquiète pas, je n’avais pas l’intention de la défendre. Qu’elle se débrouille toute seule et qu’elle assume, pour une fois.


— Voilà quoi ! triomphe Chouchou. Sinon, quoi de neuf ?


Le changement de sujet est bienvenu et Jenna lui explique qu’elle a enfin trouvé du travail. Ils parlent encore une bonne demi-heure avant de se quitter, se promettant de se rappeler très vite.


Ça sent le roussi pour toi ma petite Marjo… songe Jenna avec une pointe de satisfaction. Cette fois, tu as abusé et je ne suis pas la seule à m’en rendre compte.




***




Phil se rappelle de l’existence de Jenna vers vingt-et-une heure. Déjà bien éméché, il l’appelle pour lui demander comment se sont passés ses deux premiers jours de travail. Jenna lui assure que tout se passe bien et entreprend de lui raconter ses « aventures » mais Phil coupe court.


— En fait là, je suis avec les Bretons et les autres, donc je ne peux pas rester très longtemps.


Ce n’est pas comme si tu avais eu toute la journée pour m’appeler…


— En tout cas, c’est dommage que tu ne sois pas là, on arrose l’anniversaire de Georges et on s’amuse bien ! rit Philippe. Allez, je te laisse. Tu viens toujours mercredi ?


— Oui, j’ai mon rendez-vous avec l’anesthésiste, lui rappelle Jenna.


— OK, j’essaierai de te rappeler avant, sinon à mercredi, bises.


Après cette chaleureuse discussion de couple, Jenna s’installe dans son lit et bouquine une petite heure avant de se coucher. Elle commence à huit heures le lendemain et tient à être en forme.



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