Fyctia
Jenna se rebiffe P4
Minuit. Jenna est réveillée en sursaut par la sonnerie de son téléphone. Putain, fait chier… rage-t-elle tout en tâtonnant pour attraper son portable. C’est Diana.
— Oui Di… qu’est-ce qui se passe ? lance-t-elle en décrochant.
— Ouhhhh Jen, je suis complètement pétée, glousse Diana. Je suis à une chouille là avec la bande et je sens que je vais être très très vilaine…
Coincée chez ses parents, tu parles ! peste Jenna pendant que Diana poursuit sa logorrhée avinée. Elle saisit une pause dans celle-ci pour lâcher :
— OK, profite de ta soirée et amuse-toi bien.
— Rooo tu es rabat euh rabat… je veux dire c’est la fête ! Et toi, tu fais quoi ?
— Je dormais et tu m’as réveillée.
— Oups… tu t’es couchée avec les poules, rit Diana. Je vais te laisser alors.
— Oui, fais donc ça… allez bonne nuit. Bisous.
Sans attendre, Jenna lui raccroche au nez. Sérieux, elles se foutent vraiment de ma gueule toutes autant qu’elles sont ! Si Diana avait une soirée de prévue, elle n’avait qu’à me le dire au lieu de me monter un mytho sur une panne imaginaire. Et le summum c’est de m’appeler complètement bourrée ! Pfff plus ça va, moins j’ai envie de les voir.
Sur ces pensées peu chaleureuses envers ses copines, Jenna rabat la couette sur sa tête et ferme les yeux.
***
Il est écrit que Jenna ne dormira pas cette nuit… Une heure et demie après l’appel de Diana, elle est de nouveau tirée du sommeil par la sonnerie de son portable.
— Putain ! Cette fois, elle me fait vraiment chier ! rage Jenna à voix haute en saisissant son portable. Allo !
— Jen… moi, je veux dire, je n’ai pas le moral, chouine Chouchou qui n’en est pas non plus à son premier verre. J’ai trop besoin de parler, voilà quoi…
Et moi j’ai trop besoin de dormir mais visiblement tout le monde s’en tape ! Il est clair qu’il est vital que tu me fasses part de tes états d’âme.
— … et je me sens trop trop mal. En plus je me suis fritté avec le beau-père et je n’ose pas rentrer chez ma mère, poursuit Chouchou.
Jenna est sur le point l’envoyer paître mais tique brusquement. Pas le moindre accent du Sud dans la voix de Chouchou qui est par ailleurs sérieusement altérée.
— Chouchou ? Tu pleures ? s’inquiète-t-elle.
Un gros reniflement lui répond puis :
— Je ne sais pas quoi faire.
Après un soupir silencieux, Jenna attrape son paquet de cigarettes.
— Bon, explique-moi ce qui se passe, se résigne-t-elle en allumant une cigarette.
Elle met près d’une heure et demie à remonter le moral d’un Chouchou au fond du trou et à le convaincre de rentrer dormir chez sa mère.
— Tu t’expliqueras avec ton beau-père à tête reposée et calmement demain, l’encourage Jenna.
— Oui… Merci Jen. Je suis désolé de t’avoir réveillée mais je ne savais pas qui appeler, voilà quoi.
L’accent du sud est revenu ce qui convainc Jenna que ça va mieux.
— Ce n’est pas grave, assure-t-elle d’un ton las. Par contre, j’aimerais bien pouvoir me recoucher, alors…
— Oui, oui, je te laisse, à demain voilà quoi ! Bisous.
Jenna repose le portable brûlant sur la table basse avant de le reprendre. Là, elle l’éteint résolument. Il est plus de trois heures du matin et elle a bien l’intention de finir sa nuit sans être réveillée en sursaut !
***
Jenna dort d’une traite jusqu’à dix heures et demie du matin. Après une douche et une cigarette, elle se résigne à remettre son téléphone en service. Moins de cinq minutes plus tard, Elsa l’appelle :
— Ah bah quand même ! lui lance-t-elle en guise de salut. Ça fait plus d’une heure que j’essaie de te joindre. Comment ça se fait que tu as éteint ton téléphone ?
Peut-être parce que j’en ai ras la couenne des casse-couilles qui m’appellent à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit ?
— Je voulais pioncer tranquille, se justifie Jenna. Qu’est-ce qui se passe ?
— Oh bah rien, je voulais juste te prévenir qu’on serait chez toi vers quinze heures. Les parents de Diana la déposent chez moi pour midi et on récupère Marjo à la gare à quatorze heures cinquante, donc le temps de monter chez toi et on est bons !
Tiens, les parents de Diana la déposent avec leur voiture à la réparation miraculeuse ?
— Ça marche, je préparerai le café, assure Jenna.
— Rooo ça va être bien ! J’ai trop hâte d’y être et de vous voir tous ! se réjouit Elsa.
Ma pauvre Elsa, j’ai bien peur que tu sois la seule dans ce cas… songe Jenna devant son enthousiasme débordant.
***
Il est quinze heures cinquante lorsqu’Elsa, flanquée de Diana et Marjo, frappe avec allant à la porte du studio de Jenna.
Bah tiens, j’ai failli attendre, grince Jenna.
— Désolée, on a bu un coup au buffet de la gare avant de venir, explique Marjo. J’ai rejoint les filles là-bas et comme j’avais trop trop soif, je me suis pris un thé glacé et du coup, on a pris un verre ensemble et on n’a pas vu le temps filer.
— Tu as eu raison, sourit Jenna. Après tout, ce n’est pas comme si j’en avais au frigo avec du jus d’orange et de l’eau. Asseyez-vous, je vous en prie.
Diana et Marjo échangent un rapide regard tandis qu’Elsa, tout sourire, se laisse tomber sur le canapé.
— Qui veut quoi ? enchaîne Jenna. J’ai du café frais mais je peux faire du thé pour celles qui veulent. Sinon comme je viens de le dire, j’ai du thé glacé et du jus. Par contre, je n’ai pas de coca, désolée.
— Euh… oui je veux bien un café mais vite fait, précise Marjo. Paul nous attend pour que je dépose mes affaires dans son nouvel appart avant qu’il parte bosser.
Tu le veux sur ta tête ou dans une tasse, ton putain de café ? songe Jenna tout en la servant avec un sourire doucereux.
— Voilà… madame est servie. Di ?
— Un café… gémit Diana. J’ai trop mal la gueule.
— Tu m’étonnes après ta fiesta impromptue d’hier soir ! Finalement c’est une chance que la voiture de tes parents soit tombée en panne, souligne Jenna en lui servant une tasse. Je te mets du sucre ?
Diana déglutit.
— Euh… oui, s’il te plaît.
Sans se départir de son sourire mais la rage au cœur, Jenna lui tend sa tasse et se tourne vers Elsa.
— Oh… bah… oui, je vais prendre un café aussi, décide-t-elle décontenancée par la froideur de leurs retrouvailles.
Une fois tout le monde muni d’une tasse, Jenna s’installe sur le canapé et lisse sa jupe violette longue et fluide à la bohème — l’une de ses favorites— d’un geste emprunté.
— Et sinon ? interroge-t-elle. Comment va la vie ?
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Wizzette
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Jess Swann
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Christellaa
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Jess Swann
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Christellaa
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Jess Swann
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La Plume d'Ellen
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Jess Swann
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