Fyctia

Note de l'auteure : le titre complet du chapitre est " Confettis et crise du logement" mais comme toujours, je manque de place ^^

Lorsque le réveil de Marjo sonne vers six heures du matin, les deux amies poussent un gémissement plaintif. Elles manquent de sommeil et se succèdent sous la douche dans l’espoir de se réveiller un peu. Après une bonne tasse de café, elles quittent l’appartement de Marjo et se séparent dans le métro.

Jenna occupe le temps durant son trajet de train en appelant Diana. Celle-ci passe la semaine chez ses parents et s’ennuie ferme. Jenna l’égaye en lui racontant son séjour à Paris. À l’instar de Marjo, Diana rebondit sur la visite aux parents proposée par Kristian.

— S’il t’emmène chez eux, ce sera vraiment un signe que tu comptes pour lui.

— Tu parles, on sait tous qu’il ne le fera pas, soupire Jenna. Il a dit ça dans le feu de l’action et parce qu’il était blindé.

Les deux copines bavardent un long moment de choses et d’autres avant de se quitter.

***

Jenna retrouve Elsa après un passage éclair à son appartement. La jolie blonde est radieuse et toute excitée par ses fiançailles.

— Je suis tellement heureuse qu’il m’ait demandé de l’épouser ! Je te jure, je n’ai jamais été amoureuse comme ça, confie Elsa. Une fois qu’on sera mariés, on a prévu d’acheter une maison et d’ici quelques années, on aura notre premier enfant.

Jenna lui sourit :

— Je vois que vous avez déjà tout prévu !

— Oui, j’ai tellement hâte qu’on fonde notre famille, affirme Elsa, les yeux brillants de joie.

— À ce point ? rit Jenna qui peine à comprendre pourquoi Elsa est si pressée de se mettre un boulet au pied et des marmots sur le dos.

— Bah c’est la suite logique, explique Elsa. Cela fait un moment qu’on est ensemble et c’est normal qu’on fasse des projets d’avenir.

— Arrête, j’ai l’impression d’entendre Phil…

— Vous ne parlez jamais de vous marier ? s’étonne Elsa.

— Bof… non. Le truc c’est que Phil considère qu’un mariage doit obligatoirement passer par l’église et pour moi c’est niet. Et en vérité, je n’ai pas trop envie de me marier, la seule chose que je kiffe dans le concept c’est la robe.

— Ah ? Bah chacun son truc. Et pour les enfants ?

Jenna réfléchit quelques secondes.

— Je ne sais pas trop… c’est vrai que j’aimerais bien avoir une petite fille mais pas maintenant, peut-être dans quelques années. Et je ne suis pas non plus sûre de vouloir que ce soit Phil son père, admet-elle.

— Tu hésiterais autant si c’était Kris à la place de Phil ? l’interroge Elsa.

— Non, avoue Jenna. Même si j’attendrais aussi. Pour moi, un enfant, ça ne se fait pas à la légère : il faut avoir un travail stable, une maison et de quoi subvenir à ses besoins. Donc oui, je pense que viendra un moment où j’en voudrais un mais pas maintenant.

— Oui, je comprends ce que tu veux dire. Perso, même si j’aime Éric à la folie, je me vois mal avoir un bébé maintenant. Comme tu le dis, il faut déjà avoir installé sa vie avant d’être parent.

Les deux amies poursuivent sur cette lancée et échangent des confidences sur leurs love interest respectifs. Jenna raconte son séjour à Paris à Elsa. Lorsqu’elle lui répète les remords exprimés par Kristian et sa crainte de perdre Kimberly, Elsa soupire lourdement.

— Je ne suis pas certaine qu’il soit aussi amoureux d’elle qu’il le prétend ou que tu le crois. Je pense plutôt qu’il est avec elle parce qu’il avait envie de se poser et qu’elle était là au bon moment pour lui offrir de la stabilité. Sinon, ça serait sympa qu’on se refasse un truc tous ensemble bientôt ! J’ai envie de voir les gens et là, avec la fin de l’année scolaire qui approche et Éric en mission, j’ai un peu plus de temps. Il monte quand Kristian ?

—Dans quinze jours.

— Cool ! Je vais voir si je peux me libérer et je demanderai à Diana si elle veut bien m’héberger.

Mmmm pas gagné ça… songe Jenna, consciente que Diana en veut toujours à Elsa pour son manque de nouvelles.

Après cette après-midi papotages, Jenna rentre chez ses parents où elle passe un week-end calme à lire et à se reposer.

***

Lorsque Jenna retrouve Philippe le lundi soir, il est de méchante humeur. Sa voiture lui joue des tours et il peste à la perspective de devoir l’emmener au garage.

— J’en ai marre, ça va encore me coûter un bras ! rage-t-il, en boucle sur le sujet.

Jenna dissimule un discret soupir et ne relève pas. Lorsqu’ils arrivent chez Phil, elle grince des dents en découvrant l’état de l’appartement. Le ménage et le rangement n’ont visiblement pas fait partie des priorités de Phil en son absence : la vaisselle s’amoncelle dans l’évier, des chaussettes sales traînent un peu partout et le sol a besoin d’un bon coup de serpillère.

— Tu aurais pu ranger un peu ! râle-t-elle.

— Raaa oui bah, je n’ai pas eu le temps ! On a fait la fête avec les autres samedi et j’ai comaté toute la journée d’hier. Tu n’auras qu’à le faire demain matin, je ne travaille pas, j’ai pris ma matinée pour regarder le match.

En clair, je vais devoir tout nettoyer toute seule pendant que monsieur regarde le foot le cul dans le canapé !

— Après le match, on ira faire les courses, je n’ai pas eu le temps.

Super… de mieux en mieux ! Et après on se demande pourquoi je ne suis pas pressée de vivre en couple.

— Sinon, j’ai pris du champagne pour fêter la fin de mon concours ! annonce Philippe en sortant la bouteille du frigo.

Retenant une remarque pernicieuse sur le fait qu’il aurait pu en profiter pour faire le reste de ses courses quand il est allé l’acheter, Jenna lui sourit d’un air placide. Ils sifflent la bouteille puis fêtent leurs retrouvailles par une gâterie : Jenna est indisposée, Phil devra prendre son mal en patience pour le reste.

***

Le match commençant à huit heures et demie du matin, Phil a mis son réveil pour ne pas louper le coup d’envoi. Dès que la Marseillaise résonne à la télé, il se précipite dans le canapé afin de ne rien manquer. Réprimant un soupir, Jenna commence le ménage. Comme elle le dit toujours : plus vite fait, plus vite quitte !