Fyctia
36: Une journée exeptionnelle
C’est avec un emballement soudain que nous prenons place l’un à côté de l’autre derrière le pilote qui se présente comme le lieutenant Tanner.
—Bon c’est parti ! nous annonce le pilote.
La sensation du soulèvement du vaisseau me rend mélancolique. Ne plus toucher terre, j’ai déjà expérimenté, grâce aux véhicules qui survolent notre ville. Mais là c’est différent, c’est une perception différente par rapport à la taille de ce joyau. Le moteur est silencieux et tout est supportable.
—Je suis enchanté de passer la journée avec vous, minaude Virgil.
Il tente de se montrer sous son meilleur jour. Quel lèche-botte, il me donne envie de vomir. D’ailleurs, il est tout pâlot depuis que nous avons décollé. Aurait-il peur du vide ?
—Encore, c’est calme, mais vous allez sentir lorsque je vous propulserai dans les étoiles ! se moque Tanner.
En effet, nous survolons Alpha Victory dans toute sa splendeur. Je n’avais jamais remarqué qu’elle possédait cette prestance qui la définie bien en tant qu’école de pointe en matière de sécurité.
Le bâtiment dans lequelle il est excelle, s’avère imposant dans la longueur et impressionnant par sa hauteur. Sa façade est d’un gris maussade mais elle se marie bien avec l’ambiance de cette planète. Dans ce quartier tranquille ou rien infaillible, la preuve en est, un danger rôde.
Alpha Centaurie ne devient qu’un petit point au fur et à mesure que nous survolons les airs. Nous prenons de l’altitude. Une envolée soudaine propulsée par le moteur d’une puissance phénoménale montre à quel point ce vaisseau défie toute concurrence. Il est exceptionnel à bien des niveaux.
Les trainées lumineuses qu’il laisse échapper dans son sillage montre la vitesse à laquelle il va.
Je ne bouge plus, je suis scotché à mon siège ceinturé et étourdi par la vision que j’ai en face de moi. Nous avons dépassé le ciel nébuleux d’Alpha et j’ai une vue grandissante sur la voie lactée. Je n’avais jamais vu les étoiles d’aussi près. Elles sont belles car elles nous inondent de leur éclat bienveillant. Il y a un contraste fabuleux avec l’obscurité de l’espace. C’est magique et j’en prends plein la vue. Et progressivement je m’habitue à cette ambiance. Notamment ce silence qui symbolise un sentiment de paix. Je me sens comme un explorateur.
Virgil qui semble avoir le mal de l’air, se cramponne à ce qu’il peut. Notamment les poignées prévues à cet effet.
—Tu te sens bien ? lui demande-je.
Je ne l’entends pas, il a les yeux dans le vague. Où est passé sa verve incessante ?
—C’est beau en tout cas, ici…
Il me parvient à mes oreilles des grésillements. C’est la radio qui indique une communication extérieure.
« Appel à L’Armée des Ombres, êtes-vous en place ? »
Le général répond en direct aux questionnements de son interlocuteur.
—Oui nous sommes proche de la nébuleuse de l’Orion.
« C’est ici qu’ils ont été vu la dernière fois » s’accorde à dire la voix mécanique.
La nébuleuse d’Orion est bien connue et je comprends pourquoi elle est très prisée. Sa beauté n’a d’égal ses nuances colorées aussi attractive. On peut y repérer les trois brillantes étoiles alignées à mi-chemin entre Bételgeuse et Rigel. Au sud de cette ligne, il suffit d’identifier ensuite l’alignement vertical de trois étoiles un peu plus faibles : en pointant celle du milieu nous sommes au cœur de la nébuleuse !
C’est mon père qui m’a appris cela et pour un amateur d’étoiles qu’il était, il me subjuguait. Maintenant qu’elle est proche de moi, je suis particulièrement ému.
—Vous parlez des Hydra Sélector ? questionne Virgil.
Je me reconnecte donc à la réalité et tente de comprendre ce que le Général a en tête.
—Oui, nous savons de source sûre, qu’ils ne naviguent pas loin. C’est avec un détecteur que nous les avons traqués. Et nous sommes formels, les Hydra Sélector ne sont pas infaillibles. Ils ont beau utiliser leurs compétences pour se cacher, nous les trouverons toujours. La preuve des ondes inconnues nous sont également parvenues.
—Il faut les débusquer, ces lascars ! se met à chanter Tanner.
Les deux autres officiers, Austen et Mavrick qui sont plus discrets, viennent nous rejoindre dans le cockpit.
—Tout est ok à l’arrière. Vous pouvez vous détacher, désormais.
Nous obéissons et c’est avec un certain soulagement que je me lève tout engourdi. Je ne tiens pas encore sur pied par rapport à la décompensation. Virgil se cramponne à moi lorsqu’il tente de se hisser debout.
Quelle étrange sensation de flottement dans cet univers où la gravitation est différente de celle d’Alpha. Cependant le vaisseau est équipé pour imiter l’atmosphère de notre planète.
Je ne suffoque pas je me sens bien donc après m’être adapter à la condition de voyage dans l’espace, je reste debout. Les deux pieds incrustés au sol du White Hope, je fais figure de soldat. Virgil jaloux, m’imite. Il a bien du mal à se faire à l’environnement. Il me susurre :
—Tu ne ressens rien ?
Je ne vois pas de quoi il parle alors je ne lui réponds pas. C’est l’officier Austen qui comprend son malaise et lui tend une gourde.
—Tiens bois, cela te fera passer ton mal de l’air !
Le Général nous invite à le suivre et s’approcher du pilote Tanner afin de nous montrer les différentes sources d’appareillage des écrans de contrôle.
—Regardez, ce point correspond à un vaisseau intrus. Quand je vous disais qu’ils n’étaient pas loin…
Il est unanime, nous sommes suivis et selon lui, ce serait par l'ennemi le plus redoutable.
5 commentaires
Gottesmann Pascal
-
Il y a 5 mois
Emmy Jolly
-
Il y a 5 mois