Emmy Jolly Alpha Victory 16: Une rencontre du passé

16: Une rencontre du passé

Un an auparavant…


J’avais quinze ans. Je traînais bien souvent dans un bar « Le Back Hope » où les jeux virtuels étaient un bon remède à ma mélancolie. C’est dans ce lieu que je l’ai rencontré. Sa beauté m’avait subjugué, elle se battait contre un monstre virtuel les mains en prise dans un combat acharné. Elle avait un casque sur la tête cachant ses yeux mais ses mimiques m’avaient attendri. Son nez retroussé, sa petite bouche sensuelle qui criait :


« J’aurai ta peau ! sale bête ! »


Sa longue chevelure tressée, qui tressautaient à chacun de ses mouvements. Elle s’est stoppée quand je lui ai saisi le bras qui était prêt à se rabattre sur mon visage. Elle ne s’est pas laissé faire en bougeant encore plus tel un serpent qui se meut dans son espace vital.


—Oh ! lâche-moi, m’ordonna t-elle.


Elle s’était dérobée à moi et avait ôté ce masque qui lui cachait ses si beaux yeux. Des perles provenant d’un lagon paradisiaque rayonnaient sur son visage.


—Tu étais prête à m’assommer, je te préviens, lui avais-je signalé.


Sa jupe sombre arrivant à mi-cuisse détonnait avec son blouson de cuir, qui s’ouvrait sur un dessous bien trop serré et laissant entrevoir son nombril encerclé d’un piercing.

Mes yeux s’étaient arrêtés sur son physique avantageux et devant son caractère survolté j’avais craqué.


Je lui avais proposé un combat à mains virtuelles l’un contre l’autre. Alors je m’étais englué dans sa matrice et nous avions combattu dans le rôle de deux animaux sauvages. Je l’avais laissé gagner, du moins c’est ce que je me suis persuadé. Elle était forte, très forte.


Je l’ai retrouvé ensuite comme compagne de jeux durant un mois avant que l’on ne se décide à boire un verre ensemble.


C’est avec notre boisson non alcoolisée, l’un en face de l’autre, qu’elle s’était confiée à moi :

—Mon père m’attend alors je ne vais pas rester trop longtemps…


—Il fait quoi ton père ?


Elle ne fut pas surprise et sa franchise me déconcerta.


—Il trempe dans des affaires pas trop réglementaires, à vrai dire.


Elle avait souri sans être gênée de ses propos qu’elle ajouta à la dérobée :


—C’est un dealer.


—Ah !


Je n’osais pas répondre que le mien était dans les forces de l’ordre. Que justement il arrêtait des types comme son père. Et qu’à l’avenir j’avais envie de faire comme lui.


Je l’avais ensuite accompagné jusqu’à son quartier qui m’avait tiqué du fait de sa sûreté.


—Je peux t’embrasser ? lui avais-je demandé, étonné de mon aplomb mais certain qu’elle allait me dire oui.


—Non, je ne préfère pas.


Son ton était froid mais la suite s'avérait beaucoup plus expressive.

—Je te le ferai savoir quand ça sera le bon moment.


Puis elle me laissa pantelant. Mon cœur avait bondi dans ma poitrine de déception.


Je l’avais regardé s’éloigner. Puis sans comprendre pourquoi, ni comment, elle se retourna et se mit à courir en stoppant ses pas devant moi. Je devais être rouge et c’était dingue, mais j’espérais qu’elle le ferait. Je rêvais de ce baiser.


Elle m’a pris le visage en coupe et m’a embrassé. Sa langue s’est mélangée à la mienne, sucrée, douce et puissante.


C’était mon tout premier baiser.


Puis nous nous sommes retrouvés tous les jours jusqu’à cette fameuse nuit.


Là où tout a basculé. C’est là que nous avons succombé mais que je l’ai perdu également.


J’avais décidé de la retrouver au Black Hope et elle m’avait fait une surprise de taille.


—Je suis seule à la maison, ça te dit qu’on aille chez moi ?


J’étais enthousiaste comme y’a pas mais j’avais peur également de ce qui pouvait se passer. Parce qu’une fois franchi le seuil de son appartement, je ne pourrai plus reculer.


Son lieu d’habitation vétuste à bien des endroits ne me disait rien qui vaille.

Je distinguais quelques seringues et des sachets vides posés à même le sol dans le salon.


—C’est à mon père ça ! N’y fait pas attention. C’est le bazar, il ne range rien !


Son lit qui n’était qu’un simple matelas à même le sol, sans drap et juste une couette me montrait à quel point, il semblait inconfortable. Une petite table minuscule où étaient entreposées quelques livres trônaient dans un coin avec une chaise et quelques affiches collées au mur de films d’action.

Bref, c’était loin d’être une chambre d’adolescente gâtée.

Je restais debout en attendant qu’elle me dise où m’installer. Je n’osais pas faire un pas dans un tel foutoir. En effet, des vêtements jonchaient le sol.


Tout d'abord, c’est elle qui a pris les devants en m’embrassant puis en me caressant le torse avec sa main droite, elle continuait sa descente plus bas avec son autre main.


J’étais prisonnier de son corps collé au mien. Mon cœur battait la chamade, en étais-je capable ? Pouvais-je me laisser aller à l’appel de la chaire ?


Ensuite, elle m’a demandé de me déshabiller pendant qu’elle ôtait ses propres vêtements. Une fois nus tous les deux, elle m’a jeté sur son matelas en me chevauchant. J’étais à la fois surpris et subjugué. J’allais passer à l’acte. Je ne tremblais pas parce que l’envie était grandissante et que j’avais tout ces sentiments refoulés au fond de moi à partager.


C’était ma première fois à moi aussi.


Ce fut un tel instant de plénitude ce corps à corps que je fus chamboulé à jamais. Même si nous étions maladroits, déroutés par tant d’hardiesse et si jeune, ça valait le coup !


Cependant, un imprévu de taille nous a obligé à nous décoller.


J’étais confortablement installé dans les bras de Marissa lorsqu’un homme a fait son entrée dans sa chambre. Lorsqu’il nous vit, c’est une voix hurlante qui la menaça, choqué.


—Sale traînée ! Tu fous le camp !


Je me relevai précipitamment du matelas, nu comme un ver. Gêné, je m’emparai d’une couverture pour me couvrir. Mais je n’en n’ai pas eu le temps. L’homme m'a alors violemment empoigné le bras.


—Tu crois que tu peux profiter d’elle ! Petit pervers !


Il avait les yeux rouges, vitreux, explosés. Il tenait à peine debout mais il était parvenu à me flanquer un coup de poing dans la figure. Une douleur intense me saisit et je tombai au sol, déboussolé. Je pensais qu’il allait m’achever. Mais ce fut vers sa fille qu’il se tourna :


—Toi, tu vas le payer !


—Lâchez-là, m’étais-je mis à le menacer. Mais il n’en avait cure et un coup violent partit.


Marissa était devenue sa cible. S’ensuivit une giboulée de claques. Il se retourna alors vers moi en brandissant un objet métallique mais j'eus le temps de décamper tel un animal sauvage, complètement dépouillé, avant qu’il ne me tue.


Je m’étais alors réfugié chez l’un des voisins qui avait laissé sa porte ouverte. J’ai eu le temps d’entendre des pas se précipiter dans les escaliers, il était à ma recherche.


Il ne m’a pas trouvé et ma belle Marissa allait certainement me haïr d’avoir fui.


J’espérai au fond de moi avoir de ses nouvelles dans une situation moins risquée.


Mes pensées ont été exaucées mais d’une façon bien dramatique.


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22 commentaires

Véronique Rivat

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Il y a 7 mois

Chaud bouillant ce chapitre elle a dû être perdue la pauvre Marissa.

Gottesmann Pascal

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Il y a 7 mois

Quel chapitre. Une SARL romance âpre et violente résumée en quelques centaines de mots. Bravo.

Emmy Jolly

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Il y a 7 mois

Merci Pascal 💖

Gottesmann Pascal

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Il y a 7 mois

Dark. SARL romance ça veut rien dire.

Anthony Dabsal

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Il y a 7 mois

Ça explique bien le comportement de Marissa :-)

Origami

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Il y a 7 mois

Ben alors ce chapitre était intense ! Mais c'est pas la belle qui s'est fait la malle mais le beau dandy... Comment va t-il la regarder en face après ça ? Tu m'étonnes qu'il y ai anguille sous roche entre eux. Peut-etre qu'elle veut se venger ou elle est envoyée par un des sbires du daron...

Emmy Jolly

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Il y a 7 mois

Oh la la t'as de l'imagination 😅

Origami

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Il y a 7 mois

Oui ça bouillonne la dedans 😉 Fait gaffe par contre pour ne pas trop détailler les scènes intimes il me semble que c'est hors sujet 🤔. J'attends la suite avec impatience ! Je savais pas que tu allais nous plonger sans le passé, c'est une bonne option pour apprendre à connaître les personnages.

Emmy Jolly

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Il y a 7 mois

Oui je sais pour les scènes intimes c'est la seule dans mon histoire. Après nada 😅

MarionH

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Il y a 7 mois

Wah souvenirs bien dramatiques..je me demande dans quel état d esprit la demoiselle se trouve à présent ? Rancunière ? Ou déboussolée ?
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