Fyctia
Chapitre 18 - Albane
La journée a été longue et remplie d'émotions. Après le départ de tous mes proches, je me retrouve seule, avec mes pensées. Je suis épuisée, entre les traitements, les visites, et cette vague de souvenirs qui me submerge l’esprit. Ma mère sort de la pièce, j'ai mon téléphone dans les mains, espérant un message, une trace d’Aaron.
J'appuie sur le bouton d’allumage. L'écran s'illumine, mais à mesure que je parcours mon téléphone, la déception s’intensifie. Aucun message d’Aaron. Pas un texto, pas un appel. Peut-être qu’il a juste eu une journée chargée… Oui, c’est ça. Il doit être occupé, il va sûrement m’écrire ce soir, ou demain. J'ouvre les applications de messagerie une par une, mes yeux scrutant chaque notification. Mais rien. Aucun "j'espère que tu vas mieux", aucun "je pense à toi". Je me rends alors sur ses réseaux sociaux, mon cœur battant plus fort. Je commence à scroller sur son Instagram, puis sur Facebook. Rien. Je suis confuse, j'essaie de me connecter à WhatsApp, mais cette fois, quelque chose d’encore plus étrange se produit. Son profil est inaccessible, et mes tentatives de lui envoyer un message échouent. J'ouvre son compte Facebook… bloquée. Puis Instagram… je suis bloquée partout. Aaron a effacé toute trace de moi. Une colère froide et une profonde tristesse m’envahissent. Pourquoi ? Pourquoi il m’a bloqué de partout ?
Je repose mon téléphone sur la table.
Des larmes commencent à rouler sur mes joues, je ferme les yeux en tentant de retenir ma respiration. Je me sens soudainement plus vulnérable que jamais, comme si le monde autour de moi s’était refermé, m'isolant encore plus. Pourquoi m’as-tu abandonnée, Aaron ? Pourquoi m’as-tu laissée dans le noir… sans même un message, sans un mot ?
Une partie de moi espère que tout cela n’est qu’un malentendu, qu’il reviendra vers moi avec une explication. Mais une autre partie commence à réaliser que peut-être, tout cela est la fin de quelque chose que je pensais solide et vrai. Je repense à tout ce qu'on a partagé, à tout ce qu’on a vécu, et je me demande si tout cela n’a été qu’une illusion, un rêve éphémère. Le vide laissé par son absence semble immense.
Je décide d'envoyer un message à ma meilleure amie.
“Salut Julie, j’espère que tu vas bien. Je suis désolée de te déranger, mais je me sens un peu perdue là… Je t’en prie, réponds-moi ou appelle-moi”
J'attends quelques secondes, espérant une réponse rapide, mais il n'y a rien. Pas de notification, pas de message. L’écran de mon téléphone reste vide, sans réponse. Un vide plus grand encore s’installe en moi. Frustrée, je décide de tenter une autre approche. Je fais défiler mes contacts et m'arrête sur le nom de Charles. Il m’a bien accompagnée aujourd'hui, il a été là pour moi, peut-être qu’il saura me remonter un peu le moral.
“Hey Charles… j’espère que ta soirée s’est bien passée. Je sais que tu dois être occupé, mais je me sens vraiment seule et j’ai besoin de parler à quelqu’un…”
J'appuie sur "Envoyer" et j’attends à nouveau. Mais rien. Mon téléphone reste désespérément silencieux. Pas de notification. Pas de réponse. Je m’efforce de retenir les larmes qui me montent aux yeux.
Après quelques minutes, je repose mon téléphone sur la table de chevet. Je ferme les yeux en essayant de trouver un peu de réconfort, mais mes pensées noires m’envahissent. Ce vide… cette absence, c'est tout ce que je ressens maintenant. Je me sens abandonnée, invisible, coupée de tout ce qui comptait pour moi.
La fatigue finit par m'envahir, mais mon esprit reste agité. Alors que je lutte pour garder les yeux ouverts, le sommeil finit par me prendre lentement. Je m’endors dans un état de confusion et de solitude, le cœur lourd et la tête pleine de questions sans réponse.
Le matin se lève doucement sur l'hôpital. J'émerge lentement de mon sommeil, avec un mal de tête sourd, mais mon premier réflexe est de tendre la main vers mon téléphone posé sur la table de chevet.
Je l’allume, mais l’écran reste noir. J'essaie à nouveau, appuyant plusieurs fois sur le bouton de démarrage, mais il ne réagit toujours pas. Je jette un coup d'œil à l’indicateur de batterie : vide. Mon téléphone est complètement déchargé. Je n'ai pas pu charger mon téléphone hier soir. Super… Mes proches ne reviendront que plus tard dans la journée, et je n'ai pas d’autre moyen de les joindre. Pour l’instant, tout ce que je peux faire, c’est attendre. Attendre la visite de mes proches, en espérant que l’un d’entre eux aura pensé à apporter un chargeur.
Le temps passe lentement, chaque minute semble durer une éternité.
Le début d'après-midi arrive enfin.
La porte de la chambre s'ouvre doucement, ma mère entre la première, suivie de mon père et de Charles. Allongée dans mon lit, je tourne la tête vers eux.
– Albane ! Tu vas mieux ce matin ?
Ma mère s'approche de moi, son regard empli de tendresse.
– Je vais bien... Je suis contente de vous voir.
Charles s’assoit sur le fauteuil près de mon lit. Il m’observe de manière discrète.
La conversation continue doucement. Mes yeux se posent sur l’appareil posé sur la table de chevet, toujours éteint.
– Maman… Tu n'aurais pas pensé à apporter mon chargeur, par hasard ?
– Oh, ma chérie… je n’ai pas pris ton chargeur. J’ai oublié. Je suis vraiment désolée.
Je me sens un peu frustrée mais j'essaie de ne pas le montrer. C’est alors que Charles s’avance et tend la main vers son propre sac.
– Attends, je crois que j’ai le même chargeur que toi. Il devrait faire l’affaire.
Il sort un chargeur, prend mon téléphone et le branche.
– Merci, vraiment Charles. C’est bête, mais je me sens un peu moins… coupée du monde.
Je vois l’indicateur de batterie de mon téléphone se rallumer lentement.
- Ça fait toujours du bien de retrouver un peu de connexion. On ne sait jamais, peut-être que quelqu’un a pensé à t’écrire pendant ton sommeil.
Charles me fait un clin d'œil en disant ça.
Les heures passent et on profite du moment, entourés de petites décorations de Noël, du goûter et des conversations légères qui tentent de dissiper la lourdeur de la situation.
– Bon, ma chérie, il est temps pour nous de rentrer. Nous avons du travail demain, et tu sais bien qu’on n’a pas 36 heures dans une journée.
- Merci d’être restés avec moi. Ça m’a vraiment fait du bien, de vous avoir près de moi.
– On reviendra demain, promis. Et en attendant, si tu as besoin de nous, tu n’hésites pas, ok ma fille ?
J'hoche la tête, reconnaissante mais aussi un peu mélancolique. Avant qu’ils ne s’apprêtent à quitter la chambre, Charles, qui était resté assis près du lit, regarde mes parents en se levant doucement.
– Je peux rester encore un peu, si ça ne vous dérange pas. Je… Je pense que Albane aurait peut-être encore besoin de compagnie, et je ne veux pas la laisser seule ici.
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Juxbook
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Charlyemorand
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petites.plumes
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