Fyctia

Je claquai la porte au nez de la blanche. Non mais pour qui se prenait-elle celle-là ? Ou est-ce qu’elle était, il y a 20 ans ? Sûrement dans les jupes de sa mère…

MJ entra quelques minutes plus tard à la maison.

- Il y a quelqu’un dehors.

- Je sais mon grand. Je l’ai viré, ne t’inquiète pas.

- Ok.

- Ça a été le travail ?

- Comme d’hab.

Puis il s’enferma dans sa chambre pour commencer sa nuit lorsque je partai travailler.

Le lendemain, MJ venait de rentrer lorsqu’on frappa à ma porte.

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la femme d’hier était revenue, avec une autre femme. Une afro-américaine. Etonnant. Elle croit que parce qu’on a la même couleur je vais vouloir lui parler peut-être ?

J’ouvrai la porte :

- Qu’est-ce que vous faites ici ?

- Bonjour Madame, commençait l’autre femme…

- J’ai déjà dit à votre collègue hier que je n’avais rien à dire, rentrez chez vous.

- S’il vous plait, écoutez-nous.

- Mais pourquoi je ferai ça ?

- Pour aider votre fille.

Je marquai une pause quelques secondes et repris :

- Pourquoi maintenant ?

- Parce qu’il n’y a pas de temps à perdre, et parce que Skeeter, ici présente, vient d’entendre parler de cette histoire, et je pense qu’elle peut aider AJ.

- Ma’, laisse-les entrer, lâcha MJ, qui venait d’arriver derrière moi.

Je me retournai et le fusillai du regard. Puis il ajouta :

- S’il te plait.

Je regardai alors les 2 femmes. Elles avaient l’air de vraiment vouloir aider AJ, sinon, pourquoi serait-elle allée la voir en prison ? Pourquoi est-ce qu’elle serait venue me voir ?

- Ok, entrez. Mais vous avez 5 minutes, pas plus. Il faut que j’aille travailler. Dites-moi pourquoi vous voulez aider AJ, et pourquoi je devrais vous écouter.

- Ok, je vais vous faire un résumé… Je m’appelle Aibi, voici Skeeter. Skeeter et moi sommes journalistes.

- Si tu veux bien m’excuser, coupa Skeeter, je vais expliquer moi-même pourquoi je veux aider AJ.

- Très bien, répondit Aibi.

Elle me regarda dans les yeux et continua :

- Je travaille à New York, Mary Jones est ma voisine. Elle m’a raconté une partie de son passé, m’a raconté comment était son mari, m’a fait part de la disparition de son fils. Cette histoire m’a bouleversé. Et j’aimerais comprendre ce qu’il s’est passé.

- Et pourquoi vous ? Pourquoi est ce que je devrais vous écouter ?

Aibi enchaîna :

- Vous devriez l’écouter parce que ma vie n’aurait pas été la même sans Skeeter. Je suis journaliste grâce à elle, mon cousin fait des études de médecine à Harvard grâce à elle, notre amie Minnie a repris ses études grâce à elle.

Puis elle se leva, suivi de Skeeter, et repris :

- Je vous laisse le livre qu’elle a écrit. Si vous voulez savoir ce qu’elle a fait, lisez-le. Si vous voulez laisser votre fille mourir, c’est votre choix.

Si vous voulez qu’on vous aide, vous avez nos 2 cartes de visite à l’intérieur.

Nous ne vous embêterons pas plus longtemps. Merci de nous avoir reçu.

Et les 2 femmes sortaient.

MJ et moi nous regardions quelques minutes sans rien dire. Je posai le livre sur la table, l’embrassai sur le front et pris la route pour aller travailler.