Line Manoury A Very Special Christmas CHAPITRE 17 : 5 décembre (2)

CHAPITRE 17 : 5 décembre (2)

Une main se pose dans le bas de mon dos, me faisant sursauter. Je tourne la tête vers Caleb, qui ne semble pas le moins du monde gêné par son geste familier. Il admire également le spectacle. Je me racle la gorge, ce qui l’incite à s’éloigner. Il se concentre sur moi et avoue :


― C’est la première fois qu’il amène quelqu’un ici.


Je hausse les sourcils. Je ne sais pas quoi répondre à cela. Je suis presque sûre que ça n’a aucun rapport, mais je ne peux m’empêcher d’expliquer :


― Oh… Je suis dans la région pour un article sur Noël, vous savez…


Il secoue la tête en reportant son regard sur Owen.


― Nan, réplique-t-il, c’est pas ça. Sinon, il vous aurait présenté en tant que journaliste. Or, il ne l’a pas fait.


Son sourire se fait malicieux alors que je suis confuse. Je me contente donc de regarder Owen. Celui-ci doit le sentir, car il relève les yeux sur moi. Il semble un instant déstabilisé, comme s’il avait oublié ma présence. Puis, dans ses prunelles, s’anime une lueur que je suis incapable de qualifier. Je ne peux que la ressentir. Elle me donne soudainement chaud et fait battre mon cœur plus fort...


Une pression sur mon pull m’incite à baisser la tête. La blondinette me dévisage d’un air suspicieux. Elle demande, les paupières plissées par la méfiance :


― Dis, tu es l’amoureuse d’Owen ?


J’écarquille les yeux, mes joues s’échauffent instantanément. Je balbutie :


― Oh… N… non… Je…


― Lily, c’est une amie ! Ne l’embête pas, s’il te plaît, rit Owen.


La petite ne me lâche pas du regard. Elle semble réfléchir. Puis, elle finit par sourire et me tire derrière elle en criant :


― Viens goûter avec nous, alors !


J’éclate de rire tout en me laissant traîner à sa suite. Elle nous amène en direction d’Owen, se place à côté de lui et me fait m’installer près d’elle afin d’être entre nous deux. Elle me tend un biscuit avec un grand sourire.


― Goûte, ils sont trop bons !!!


J’accepte sans broncher. Sous le regard attentif d’Owen et de Lily, je prends le temps de humer le biscuit, me remémorant son odeur embaumant la maison de mon enfance à chaque Noël, et croque dedans. Un petit gémissement de bonheur m’échappe. Je n’en avais jamais remangé depuis. Bon sang que ça m’avait manqué ! Je finis le gâteau d’une traite, me pourléchant les lèvres joyeusement. Je me fige quand je remarque l’expression d’Owen. Ses iris sont orientés vers ma bouche qu’il fixe comme un objet de tentation.


Entre nous, Lily s’agite et gesticule, nous arrachant à notre échange silencieux. Elle affiche une moue boudeuse, les bras croisés, et s’exclame :


― Pourquoi vous disez rien ! Vous êtes pas drôles !


― Dites, pourquoi vous dites, la reprend Owen, amusé.


Excédée, elle balance les bras en l’air et souffle excessivement. Elle tire la langue au jeune homme avant de partir embêter les autres enfants. Je souris devant ce petit bout de bonheur à l’état pur. C’est une pile, une pile adorable, mais une pile !


Owen profite de son absence pour se rapprocher d’un cran vers moi. Nos bras se frôlent et je sens la chaleur émaner de son corps. Chaleur exquise, tentante, réconfortante. Je me mords la lèvre pour me reprendre du mieux possible. Il semblerait que, près de lui, seule la douleur réveille mes sens anesthésiés par sa présence. Je murmure à son intention :


― C’est génial ce que tu fais pour eux.


Il secoue la tête, refusant le compliment. Il souffle :


― Ce n’est pas grand-chose, c’est si peu. Ce n’est pas encore assez.


Je fronce les sourcils. Comment peut-il dire ça ? Les personnes comme lui, qui donnent de leur temps et de leur énergie pour organiser un marché qui ne leur rapporte rien, ne courent pas la rue. Je m’apprête à répliquer, mais il me coupe, le sourire aux lèvres :


― Je sais ce que tu vas dire. Et, ça ne changera pas le fait que je me sens impuissant face à toute l’aide dont ils ont besoin.


Je pose ma main sur la sienne délicatement et déclare :


― Tu leur apportes bien plus que juste de l’aide, Owen. De l’affection, aussi.


Il hausse les épaules, son attention tournée vers les enfants qui chahutent gaiement. Après une courte hésitation, la curiosité prenant le dessus sur la raison, je ne peux m’empêcher de lui demander :


― Qu’est-ce qui te pousse à vouloir les aider à ce point ?


Il passe une main lasse sur son visage et m’offre un pâle sourire.


― Ce n’est pas une histoire vraiment joyeuse. Et je ne pense pas que ce soit le meilleur endroit pour en parler.


Je pince les lèvres, retenant avec peine mes interrogations. Je me demande ce qui a pu lui arriver pour avoir ce besoin presque excessif de les aider. Je ne pense pas qu’il soit orphelin puisqu’il a toujours ses grands-parents… A-t-il perdu ses parents ? Y a-t-il une autre histoire derrière cette impuissance qui semble le ronger ? J’aimerais tellement en savoir plus… Je contemple son profil un instant et réprime un soupir. Je comprends mieux ce que je ressens Anna, qui depuis des années, subit mon renfermement sans trop se plaindre. Je comprends sa frustration de me voir souffrir sans que je lui en touche un seul mot… Argh ! Promis, je vais des efforts !


Nous restons tout l’après-midi à l’orphelinat. J’ai ainsi pu apprendre à connaître quelques enfants, certains aux histoires tragiques, certains aux histoires malheureusement banales. J’ai également pu apercevoir une facette d’Owen bien différente de son côté rentre-dedans : il est doux et bienveillant avec eux… Et ils le lui rendent bien !


Lorsque nous rentrons au gîte, je me sens exténuée. Est-ce donc ça d’avoir constamment du bruit et de l’agitation enfantine ? Quoiqu’il en soit, après avoir salué Owen d’un geste de la main, je retourne à ma chambre pour me laisser choir sur le lit. Sans que je l’aie vu venir, le sommeil ne tarde pas à m’enrober de sa douce torpeur.




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Cela sera sans doute le dernier chapitre du concours que j'aurais le temps de poster (je compte bien continuer à poster la suite ici pour ceux que cela intéressera !). Celui-ci est un peu plus court, histoire que je puisse faire un peu de blabla!


Merci à tout ceux qui ont suivi Nora dans ce voyage, à tout ceux qui ont liké et partagé, me permettant ainsi de poster presque une vingtaine de chapitres (peu si on considère les autres stories mais chacun son rythme ^^) ! J'espère que cette histoire vous aura plu et j'espère que vous serez nombreux à poursuivre votre lecture après le concours !


Bonne fin de concours !


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