Fyctia
Les gardiens du temps 2
— Ta sœur ? Et pourquoi ne m'as-tu rien dit avant ?
— Il y a un temps pour toute chose mon fils et pour l’instant la seule chose qui doit t’intéresser c’est le temps que tu vas passer avec tes instructeurs et ne me regarde pas comme ça !
— Pourquoi ne réponds-tu pas à ma question ? Tu m’avais pourtant promis que tu le ferais aujourd’hui. Rouspété-je.
— Fils, j’ai tenu ma promesse, mes mots exactes étaient “je te promets de répondre à trois questions que tu me poseras le jour où l’on célèbre ta venue au monde”
— Effectivement, mais ta dernière réponse n’en est pas une ! rétorqué-je, ça ressemble plus à une esquive.
— Pourtant elle est très claire ! affirma-t-elle, vas à ton enseignement et tu comprendras !
Je regarde ma mère d’un air perplexe, je sens bien qu’elle ne peut tout me dire, elle sait que cette réponse évasive ne me satisfait pas. Résigné, je me lève, dépose un baiser sur son front et la remercie pour ce repas festif. Je retourne dans ma pièce pour récupérer mon sac à dos, j’y mets mes fusains et crayons de papier, ensuite je vérifie le temps à l’aide de mon amulette solaire que j’ai fabriquée moi-même.
J’ai toujours aimé fabriquer, réparer et même corriger les choses. Pour réaliser cette amulette j’en ai d’abord fait le croquis dans mon petit carnet, en la dessinant j’ai tout de suite pensé à allier la précision de la technologie du gnomon au travail d’orfèvre et de fins ciselages des amulettes, puis j’ai utilisé des résidus de fer que j’ai retravaillés pour constituer chaque pièces du mécanisme, enfin je les ai assemblées une à une en les soudant ensembles pendant l’une de mes escapades nocturnes à la forge se situant sur le territoire interdit.
Ces vagabondages désespèrent ma mère, elle dit que je passe plus de temps à fuir les enseignements qu’a les écouter et que peut-être mon entrée à la S.O.C.I.E.T.E, me fera cesser mes activités nocturnes, mais lorsque je lui donnerai l’anneau que j’ai confectionné pour elle, je suis sûr qu’elle me pardonnera. Cet anneau lui permettra d’avoir constamment avec elle l’hologramme de mon père.
— Il est là, hâte -toi Aaron !
J’entends ma mère retirer la dalle qui bloque notre entrée vers l’extérieur, elle la fait rouler doucement, le bruit du crissement sur le sol retentit dans tout le blocus, je déteste ça ! C’est encore une preuve de notre piteuse condition. Je me dépêche de fermer mon sac, le jette sur mon épaule et passe rapidement devant ma mère pour que le poids de la dalle ne soit pas trop lourd puis elle referme de suite.
Ce n’est pas un Éminent Predicator qui se tient devant moi, je le reconnais à la manière dont il est vêtu, je ne comprends pas. Je l’observe plus attentivement, il porte un étrange dispositif sur le bras et le haut de son visage est entièrement recouvert par un casque en fer aux étranges symboles, on ne peut voir que sa bouche et son menton.
— Aaron Sawyer, vous avez été choisi pour passer deux jours dans le blocus des gardiens du temps. Mes yeux s'écarquillent et je tends également mes oreilles à la recherche de la provenance de ce son. Ces lèvres n’ont pas bougé mais une voix rocailleuse s’est pourtant exprimée.
— Attrape mon bras jeune Alandrosien, continue-t-il. Trop sidéré j’obtempère, à peine touché-je son bras que je me retrouve propulsé dans un endroit à couper le souffle.
— Où sommes-nous et comment avez-vous fait ça ? demandé-je. J’entends le cliquetis d’un mécanisme jouer à l’intérieur du casque, il se soulève lentement et laisse apparaître un amas de cheveux noirs qui se met à remuer énergiquement de gauche à droite, puis le visage apparaît enfin.
— Nous sommes à la croisée des astres entre nos soleils et la lune bleutée, ce blocus de rang supérieur a été créé pour garantir la sécurité d’Alandrosia face à toute menace pouvant provenir de l’extérieur. J’écoute attentivement ses explications cependant quelque chose me trouble, ce gardien à un doux timbre de voix ne s’accordant pas avec sa carrure svelte et efféminée et son visage ne ressemble en rien à.
— Eh oui je suis une femme, si tu te poses la question en voici la réponse, dit-elle, coupant court à mes réflexions. Mon visage s’éclaire. Se pourrait-il qu’elle connaisse ma tante qui est aussi gardien du temps ?
— Connaissez-vous Trilonna ? dis-je plein d’espoir.
— Elle se tient devant toi, Aaron. Enfin nous nous rencontrons ! Elle m’enlace chaudement dans ses bras et ne me lâche plus.
Mon cœur manque un battement, j’assimile peu à peu cette révélation et me calme, un tas de questions ont envie de fuser, mais je me maitrise car à présent je viens de comprendre ce que ma mère voulait m’expliquer ce matin. Je me redresse et elle me libère, alors je commence avec la question qui me brûle le plus les lèvres.
— Qu’est-ce qu’un gardien du temps ? Un sourire se dessine sur ses lèvres, elle lève son bras, appose ses lèvres devant son étrange dispositif et y chuchote quelque chose, ensuite elle me prend par la main et m’entraîne je ne sais où.
— Tout vous sera expliqué quand la lune bleutée sera bien haute, pour l’instant je t’accompagne dans tes quartiers que tu partageras avec 4 autres jeunes comme toi.
— Pourquoi avoir caché aux autres ce que vous êtes devenue ? Pourquoi ma mère a attendu ce jour pour m’envoyer auprès de vous ? Pourquoi.
— Comment va Théorah ? A-t-elle enfin accepté de s’unir à un autre Eminents Prédicators ? Coiffe-t-elle toujours ses longs cheveux de la même manière ?
Au lieu de me répondre elle m’inonde d’autant de questions que de réponses que j’attends d’elle, je suis agacé, est-ce donc une manie chez les femmes d’agir ainsi ou c’est juste les femmes de cette lignée qui agissent ainsi ? Une fois de plus je comprends qu’il me faudra attendre pour avoir mes réponses, je ne dis plus rien et observe ce qu’il y a autour de moi au fur et à mesure que Trilonna m’entraîne avec elle.
Se retrouver dans un endroit tel que celui-ci, laisse sans voix, si la pièce où je suis arrivé m’a époustouflée par le spectacle des jeux de lumière entre nos magnifiques boules solaires et la lueur bleutée de la lune, il n’est en rien comparable à ce qui s’offre actuellement sous mes yeux, nous sommes dans une vaste verrière hémisphérique par laquelle j’aperçois des astres inconnus, ils sont de taille, de forme et de couleur différente, suspendus dans une immensité noire.
— Dois-je conclure que ta mère ne veut pas que tu me parles d’elle ? La question de ma tante me sort de ma contemplation.
— Pourquoi dis-tu ça ?
— Tu n’as répondu à aucunes de mes questions, dit-elle simplement.
— J’ai été distrait par ces merveilles, répliqué-je en tendant ma main vers la verrière.
— C’est vrai qu’au début ces planètes nous surprennent un peu mais tu verras tu t’y habitueras au bout de 5 ou peut-être 10 ans ça dépend de chaque Alandrosien.
— Si tu le dis ! Mais attends que viens-tu de dire ? Combien de temps vais-je rester ici ?
— Étant donné que tu as des capacités de Concealer je dirai au moins 10 à 15 ans !
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Leoden
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