Fyctia
Chapitre 7/2
A la vue des chevaux aujourd’hui, elle se rendit compte que l’animal lui manquait cruellement, que cette passion qui l’avait animé durant toutes ces années avait créé un manque. Charlotte continua d’inspecter l’écurie, touchant certains chevaux de ces doigts tout en passant, puis elle s’arrêta devant un boxe plus éloigner, le cheval ne s’était pas approché en l’entendant arriver, il ne s’était pas manifester quand elle l’appela, la jeune femme passa alors la tête par le creux de la stalle, l’équidé était au fond de la pièce, là où l’obscurité était la plus sombre, la plus totale, voulant se cacher de tout contact, de tout lien possible et envisageable. Il était difficile de le jauger et de se rendre compte de sa beauté, au loin elle remarqua ces yeux sombre, noir, dilaté comme apeurée. Il frappa le sol avec son sabot comme impatient. Charlotte, curieuse d’en voir davantage, commença à déverrouiller le loquet métallique.
- Si j’étais vous je ne m’approcherais pas de ce cheval. Déclara une voix lointaine
C’était le jeune homme qui l’avait porté jusqu’à sa chambre lors de son malaise, c’était cette voix inquiète qui parlait à sa mère, et ce parfum qu'elle avait encore en mémoire. Thomas portait un jean, une chemise rouge et blanche à carreaux au manche retroussé, et tenait dans sa main une pelle. Il était en plein travail, il nettoyait et refaisait les boxes avec de la nouvelle paille. De la sueur perlait sur son front.
- Qui est ce cheval ? Que fait-il ici ? Connaissez-vous ces traumatismes ? Questionna la jeune femme
- Vous ne le reconnaissez pas, après toute ces années c'est peut-être normal après tout vous l'avez surement oublié, c'est Orion, le cheval de votre frère mais votre mère dit qu'il a beaucoup changée, il n'est plus le cheval de vos souvenirs passés, ces troubles émotionnels sont trop intenses et trop profonds selon elle. Votre mère interdit qui que ce soit de s’en approcher, elle a peur de sa réaction et à besoin de réfléchir sur la meilleure des façons pour canaliser sa colère.
Charlotte était sans voix, elle ne pensait plus jamais le revoir, plus jamais entendre son nom, Orion était de retour à la maison abîmé par sa vie passée. Il avait l'air si tétanisé, si craintif, si différent.
- Orion mais que s'est-il passé, on te reconnait à peine mon beau.
- Son propriétaire a été dés plus sadiques avec lui... Il n'a pas eu beaucoup de chance après son départ d'ici. Répondit honnêtement le jeune palefrenier.
La jeune femme était émue de se retrouver face à face avec cet animal qui avait occasionné à la fois tant de joie et de peine à sa famille et à elle-même. Elle avait le souvenir d'un cheval attentif, calme, qui se laissait approcher et caresser, serein au contact de l’homme, franc au travail et disponible. Charlotte n’écoutant pas les recommandations du jeune homme, intriguer et à la fois bouleverser de revoir Orion dans cet état, interloqué par son caractère si différent du souvenir qu’elle avait de lui, à la fois désinvolte, sauvage, fragile, violent voir même autodestructeur, ce dernier ne voulait pas se laisser approcher, il avait une peur et un mépris de l’homme assez prononcé ! Elle comprenait trop bien ce sentiment-là, pour le ressentir elle-même, la souffrance importante multiplier à un sentiment d’échec de sa vie et d’abandon faisait d’elle une bombe à retardement c’était au fond d’elle, elle le sentait ça ronronnait prêt à éclater à n’importe quel moment. Elle déverrouilla le loquet, ouvrit la porte du boxe, le cheval émit un sifflement et recula en bougeant la tête, Charlotte commença par le regarder, on pouvait apercevoir des traces de coup sur ces côtes, des plaies rougeâtres pas encore cicatriser, des balafres sur l’encolure, des lésions dans la chair de son flanc droit ! Malgré ça, il était toujours d'une beauté à couper le souffle. Il avait toujours ce regard fier et cette allure imposante.
Ils étaient très semblables, leurs corps ne leurs appartenaient plus vraiment depuis qu’une personne extérieure avait décidé de se l’approprier pour satisfaire des envies malsaines. Elle lui tendit la main, paume ouverte pour que le cheval la sent et perçoit ses propres émotions, avança, pas après pas vers sa direction.
- Orion c'est moi, Charlotte, je suis de retour à la maison moi aussi... Je sais que je n'ai pas tenu parole, que j'avais promis de m'occuper de toi. Notre peine était si profonde que les parents ont fait un choix, pas le plus judicieux mais celui qui s'imposait au moment venu... je leur en ai beaucoup voulu puis après j’ai compris et accepter après réflexion j’aurais peut-être fait la même chose, je n’aurais pas pu réussir à faire face et à m’occuper de toi comme je voulais le faire. Émotionnellement je n’étais pas prête.
Thomas regarda la scène, il ne savait pas comment réagir et quoi faire, c’était la première fois depuis dix jours que quelqu’un s’approchait aussi proche de l’équidé, et que ce dernier se laissait faire, et ne montrait aucun signe d’angoisse et d’agressivité. Le spectacle était beau à voir, la pièce était chargée d'une émotion palpable, électrique…Il n’osait pas parler, ni avancer, il restait statique, tout faux mouvement pourrait enclencher un changement de comportement de la part d’Orion. Charlotte continua d’approcher doucement l’animal
- En te voyant là, je me dis que nous avons une seconde chance de rattraper cela, que nous avons la possibilité d'aller de l'avant, toi et moi, de réaliser ce qui aurait dû être fait cinq ans plus tôt. Est-ce que je peux te caresser ?
Elle lui frôla le nez, puis le chanfrein, et enfin l’encolure. Ces doigts caressaient ces poils, le cheval ne réagissait pas, il était en train d’accepter le contact et l’approche. Un moment suspendu dans l’air, magique. Puis soudain, un craquement, la jeune femme tourna le regard au niveau du bruit, aperçue alors Thomas qui s’était approcher du boxe et avait surement toucher d’un peu trop près le porte selle grinçant, le cheval redressa les oreilles intriguées par ce sons, l’angoisse se lissa dans ces yeux, la sérénité avait laisser place à l’inquiétude, il poussa Charlotte, voulant l’a renversé pour la piétinée et ainsi sortir de cet espace clos qui l’étouffait. Cette dernière recula d’un bon, projeter contre le mur, pas par Orion, mais par Thomas qui avait accouru pour la protéger, faisant office de bouclier entre le cheval et elle. Elle se retrouvait blottie dans ces bras, tremblante. Ils restèrent ainsi quelques secondes sans bouger, le temps s’était comme arrêter, la jeune femme pouvait sentir de nouveau son parfum, son odeur. Ils se regardèrent fixement dans les yeux, aucun des deux n’osaient briser ce moment. Il lui sourit et murmura tout de même :
- Comment allez-vous ? le choc n’a pas été trop brutal j’espère, j'espère que je ne vous ai pas fait trop mal
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D. Verton
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Carl K. Lawson
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Il y a 9 mois
LOPEZ SYLVIE
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lea.morel
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Alexandra G
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LOPEZ SYLVIE
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Carlita S. Purple
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Alice Bruneau
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Diane Of Seas
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chiara.frmt
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