Fyctia
Chapitre 9 partie 2
- Si j’étais vous je ne m’approcherais pas de ce cheval déclara une voix lointaine
C’était le jeune homme qui l’avait porté jusqu’à sa chambre lors de son malaise, c’était cette voix inquiète qui parlait à sa mère, et ce parfum qu'elle avait encore en mémoire.Thomas portait un jean, une chemise rouge et blanche à carreaux au manche retroussé , et tenait dans sa main une pelle. Il était en plein travail, il nettoyait et refaisait les boxes avec de la nouvelle paille. De la sueur perlait sur son front.
- Qui est ce cheval ? Que fait-il ici ? Connaissez vous ces traumatismes? questionna la jeune femme
- Vous ne le reconnaissez pas, après toute ces années c' est peut être normal après tout vous l'avez surement oublier, c'est Orion, le cheval de votre frère mais votre mère dit qu'il a beaucoup changé, il n'est plus le cheval de vos souvenirs passées, ces troubles émotionnels sont trop intenses et trop profonds selon elle. Votre mère interdit qui que ce soit de s’en approcher, elle a peur de sa réaction et à besoin de réfléchir sur la meilleure des façons pour canaliser sa colère.
Charlotte était sans voix, Orion était de retour à la maison abîmé par sa vie passée, tétanisé , craintif, différent.
- Orion mais que s'est-il passé, on te reconnait à peine mon beau.
- Son propriétaire a été des plus sadiques avec lui... Il n'a pas eu beaucoup de chance après son départ d'ici. Répondit honnêtement Thomas.
Elle avait le souvenir d'un cheval attentif, calme, qui se laissait approcher et caresser, serein au contact de l’homme, franc au travail et disponible. Charlotte n’écoutant pas les recommandations du jeune homme, intriguer et à la fois bouleverser de revoir Orion dans cet état, interloqué par son caractère si différent du souvenir qu’elle avait de lui . Elle déverrouilla le loquet, ouvrit la porte du boxe, le cheval émit un sifflement et recula en bougeant la tête, Charlotte commença par le regarder, on pouvait apercevoir des traces de coup sur ces côtes, des plaies rougeâtres pas encore cicatriser, des balafres sur l’encolure, des lésions dans la chair de son flanc droit ! Malgré ça, il était toujours d'une beauté à couper le souffle . Il avait toujours ce regard fier et cette allure imposante.
Elle lui tendit la main, paume ouverte pour que le cheval la sent et perçoit ses propres émotions avança pas après pas vers sa direction.
- Orion c'est moi, Charlotte, je suis de retour à la maison moi aussi... Je sais que je n'ai pas tenu parole, que j'avais promis de m'occuper de toi. Notre peine était si profonde que les parents ont fait un choix, pas le plus judicieux mais celui qui s'imposait au moment venu...
Thomas regarda la scène, c’était la première fois depuis dix jours que quelqu’un s’approchait aussi proche de l’équidé, et que ce dernier se laissait faire, et ne montrait aucun signe d’angoisse et de méchanceté.Le spectacle était beau à voir, la pièce était chargée d'une émotion palpable, électrique… Charlotte continua d’approcher doucement l’animal
- En te voyant là, je me dis que nous avons une seconde chance de rattraper cela, que nous avons la possibilité d'aller de l'avant, toi et moi . Est ce que je peux te caresser?
Elle lui frôla le nez, puis le chanfrein, et enfin l’encolure. Ces doigts caressent ces poils, le cheval ne réagissait pas, il était en train d’accepter le contact et l’approche.Puis soudain, un craquement, la jeune femme tourna le regard au niveau du bruit, aperçue alors Thomas qui s’était approcher du boxe et avait surement toucher d’un peu trop près le porte selle grinçant, le cheval redressa les oreilles intriguées par ce sons, la sérénité avait laisser place à l’inquiétude, il poussa Charlotte, voulant l’a renversé pour la piétinée et ainsi sortir de cet espace clos.Cette dernière recula d’un bon, projeter contre le mur, pas par Orion, mais par Thomas qui avait accouru pour la protéger, faisant office de bouclier entre le cheval et elle. Elle se retrouvait blottie dans ces bras. Ils restèrent ainsi quelques secondes sans bouger, le temps s’était comme arrêter, la jeune femme pouvait sentir de nouveau son parfum, son odeur. Ils se regardèrent fixement dans les yeux, aucun des deux n’osaient briser ce moment.Il lui sourit et murmura tout de même :
- Comment allez-vous ? le choc n’a pas été trop brutal j’espère., j'espère que je ne vous ai pas fait trop mal
- Je vais bien, enfin je crois…je ne m’attendais pas une telle violence de sa part, il n'avait jamais réagi ainsi auparavant, ça toujours été un gentil cheval sans méchanceté ni fourberie , Je pense que ça serait de bonne guerre de me dire que vous m’aviez prévenue, j’ai été inconséquente et imprudente, j’aurais dû vous écouter et ne pas tenter une approche et laisser faire ma mère.
Thomas sentait la jeune femme trembler surement le résultat du choc, il serra encore plus fermement son étreinte.
- Non au contraire , Vous pouvez être fier de vous, personne ne s’était approcher d’Orion d’aussi prés, vous avez un lien spécial, un lien particulier avec lui, il s'est détendue à votre contact même votre mère n'a pas réussi à s’approcher de lui . Vous avez un don, Continuez, recommencez. Votre famille a beau dire ce qu’ils veulent, je pense sincèrement que vous êtes la personne la mieux indiquée pour l’aider. Alors aidez le, sauvez-le. Il mérite qu’on se batte un peu plus pour lui après les épreuves qu’il à vécus. Je pense que lui et vous, vous avez de nombreux points commun en plus de Julien je veux dire... et vous lancer un défis de la sorte vous sortira peut être la tête de l'eau.
Charlotte fut émue. Elle décida de briser leur enlacement, être proche de quelqu’un lui était compliqué, c’était bien trop tôt mais si elle devait être honnête envers elle-même, se retrouver ici dans les bras de cet homme lui faisait du bien, elle se sentait vivante, légère. Thomas fut plus rapide qu’elle, il s’éloigna d’un pas, laissant un espace suffisant entre eux, il avait ressenti son mal être, son questionnement, son doute, sa gêne.
- Je devrais sans doute repartir bosser, j’ai les boxes à finir… mais est-ce que ça va aller ?
Elle acquiesça de la tête.
- On devrait se tutoyer, c’est plus simple je crois et on aura l'occasion de se revoir , je suis Charlotte risqua-t-elle
Elle lui tendit la main, il lui la serra et répondit :
- Avec plaisir, je suis Thomas, enchanté de te connaître.
Il marqua un temps d’arrêt au moment où il sortit du boxe et déclara de nouveau :
- A bientôt et fais attention là où tu rentres, je ne serais pas toujours là pour te protéger et pour veiller sur toi.
Puis il partit, laissant cette phrase en suspens. Il la quitta avec regrets, mais il ressentait comme une certaine attente de leurs prochaines rencontres, de leurs prochains moments. Un lien spécial s’était créé, elle le ressentait également au fond de son cœur, pour la première fois depuis de longues années, elle se sentait à sa place. C’était ici qu’elle devait être, au domaine des crins d’or.
1 commentaire
Alexandra G
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Il y a un an