Fyctia

Julien était inerte , il ne bougeait plus et respirait plus. Il était mort.

Décédé à la fleur de l'âge avant que ces rêves ne puissent se réaliser.

Richard tomba lourdement à côté de son fils et le prit dans ses bras. Les larmes aux yeux, il hurlait de douleur. Hélène courut vers lui et se joignit à ses larmes, à sa souffrance.

La télévision ne perdit aucune miette de ce terrible événement qui mit un point final à la compétition. Le milieu équestre était en deuil.

La journaliste présente sur place avait trouvé l’article à sensation parfait pour faire couler de l’encre et propulsé sa carrière. La disparition tragique du jeune espoir français faucher à juste 17 ans par son propre cheval allait faire la une de bien des articles.

Charlotte sortit de sa torpeur et passa la barrière mais ne rejoignit pas sa famille, elle s’approcha quant à elle d’Orion qui s’était réfugiée au fond de la carrière de sable fin , les oreilles baissées, indiquant une crainte, une peur de sa part. L’équidé était en panique. Il ne comprenait pas un tel mouvement de foule.

- Orion c’est moi, c’est Charlotte. Tout doux mon beau.

Tout en parlant doucement, calmement,la jeune fille continua de s'approcher, elle atteignit le seuil de tolérance juste avant qu’il ne fuit, elle décida alors de reculer de quelques pas pour permettre au cheval de retrouver un espace vital correct et apaisé.

ce dernier commença à se détendre pas suffisamment pour qu’elle puisse le caresser. Alors utilisa cette technique plusieurs fois pour lui montrer qu’elle était venue en ami. Qu’elle ne lui ferait aucun mal.

- Tout va bien se passer…peut être qu'aujourd’hui tu penses que tout est de ta faute mais demain tu te rendras compte que ce n’était qu’un simple accident. Il nous faudra du temps et beaucoup de mouchoirs pour avancer mais on y arrivera. Tous ensemble. Je ne te laisse pas, Je serais toujours là pour toi.

Charlotte s’était approché suffisamment prés d’orion pour lui attraper les rênes. Elle se mit alors à lui caresser l’encolure et le chanfrein tout en lui murmurant des paroles réconfortantes et apaisantes.

Le public était sans voix, bouleversé par tant d’empathie de la part de cette jeune fille qui venait de perdre son jumeau et qui, au lieu de le pleurer, s’occupait de son cheval. Un être qui ne pouvait pas exprimer son mal être et qui avait pourtant besoin d’aide.

Ils savaient tous fort bien qu’elle allait pleurer et passer par des moments sombres et tempétueux , mais pas aujourd'hui. Demain.

La famille se rejoint et dans un élan d’amour, de tristesse, de désespoir, ils s'enlacent tous les trois.

Ils étaient unis par l’amour , par la mort. Ils ne faisaient plus qu’un…pour le moment.