Fyctia
Chapitre 10 partie 3
— Merci, grimace Parker en remettant droit de justesse un des cartons sur le point de tomber.
— Ce serait plutôt à moi de vous remercier, répliqué-je en tenant la porte d’entrée.
Après tout, c’est lui qui est le plus encombré, et qui, sans hésiter, à décider de me donner un coup de main pour tout porter jusqu’à mon appartement.
— C’est normal d’aider, vous n’avez pas à me remercier.
— Pourquoi ? à cause de votre métier ? Vous êtes flic, pas déménageur.
— Plutôt à cause de mon prénom , souligne-t-il, avec un sourire.
Sur la route du retour, aucun mot n’a été échangé. Parker est resté concentré sur sa conduite, pendant que, perdue dans mes pensées, mes doigts n’ont cessé de pianoter l’ordinateur d’Hope posé sur mes genoux. Ce n’était pas un silence gênant, plutôt un de ces silences reposant.
Je jette mon trousseau de clés sur le coin du comptoir qui sépare la cuisine du salon, avant de pousser un peu le bazar qui encombre la table à manger, même si celle-ci sert davantage de bureau qu’à prendre mes repas.
Je fais signe à Parker d’y poser les cartons. Celui-ci ne se le fait pas dire deux fois. L’ordinateur d’Hope fini à leur côté. Je n’ai qu’une hâte, l’allumer et voir apparaître ce fond d'écran qui m'a toujours semblait tellement vivant. Ma sœur prise dans le feu de l'action, tournant son visage vers l'objectif au moment où mon doigt appuyait sur le déclencheur, avec le couché de soleil dans l'horizon.
— Ça vous dérange si je vous emprunte un verre d'eau ?
Je relève le menton, ayant oublié pendant un instant la présence d’une autre personne dans la pièce.
— Oh, euh, non, aucun problème. Il y a des verres dans le placard au-dessus du micro-onde.
Parker me tourne le dos avant de me demander par-dessus son épaule :
— Vous en voulez un aussi ?
La question reste sans réponse, alors que mes yeux se sont posés juste à côté de la télévision. Plus précisément sur mon téléphone fixe avec sa lumière rouge qui clignote.
— Faith ?
Je détache mon regard de l’appareil pour le poser à nouveau sur Parker.
— Euh, oui, oui, merci, bafouillé-je avant de m’avancer vers le téléphone.
Avoir un message ne devrait pas me perturber, pourtant, c’est le cas, parce que la seule personne qui utilisé mon répondeur était Hope. Elle essayait toujours de m’appeler sur mon portable avant, mais si pour une raison quelconque, je ne décrochais pas à la troisième sonnerie, elle raccrochait pour tenter sur le fixe. J’avais beau lui dire qu’il était plus simple de me laisser un message sur mon portable, elle ne m’écoutait jamais.
C’est pour cette raison que, malgré les appels incessants des démarcheurs, je ne me suis jamais débarrassé de cet appareil. Et maintenant, même si la voix d’Hope ne s’élèvera plus jamais des haut-parleurs, le jeter est impensable. En tout cas, pas tant que la vérité sur sa mort ne sera pas faite.
Mon doigt se pose sur le bouton et une voix trafiquée grésille, empreinte de colère.
— Faith Benett, arrêtez de remuer la merde ou vous finirez dans le caniveau, comme votre chienne de sœur.
4 commentaires
Angele Nive
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Il y a un mois
Salma Rose
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Il y a un mois