Fyctia

Le lendemain, lorsque “ La folle” sortit de sa chambre, elle eu l’air absente et ignora même Adam lorsqu’il passa devant elle, elle le traversa. “ Aurait-elle perdu la faculté de me voir ?” se demanda-t-il.

- Euh excuse moi ? il se plaça devant elle Tu me vois encore rassure moi ?

Ses yeux étaient d’un marron très foncé et regardaient dans le vide. Ses pupilles étaient dilatées. De grandes cernes se dessinaient sous eux. Son visage ne montrait aucune expression. Elle avait l’air d’être une personne totalement différente de celle qu’elle était la veille. Qu’avait-il pu se passer durant la nuit pour la mettre dans un tel état ?

- Oh ! La folle ! cria-t-il.

Elle sortit de son état de trans d’un claquement de doigt et parut totalement perdue et démunie.

- Ah, c’est toi Adam ! Tu m’as fait peur tu sais. Que s'est-il passé pour que tu hausse le ton comme ça ?

- Tu m’as totalement ignoré et tu m’as même traversé ! s’indigna-t-il.

- Je venais à peine de me réveiller, excuse moi de ne pas être des plus vives dès le matin. dit elle sur le ton de l’ironie.

Elle essayait sûrement de lui faire croire que tout allait bien et que ce qui venait de se passer était totalement normal, mais il ne croyait pas un mot de ce qu’elle disait.

- Bon sinon, j’ai réfléchi, dit-elle pour changer de sujet, dis moi ce que t’en penses mais je me disais qu’on pouvait commencer par aller voir tes parents ? En général, la famille est le point le plus important.

- Alors oui mais non, je n’ai pas parlé à ma famille depuis plus d’un an. Je sais pertinemment que mes parents se sont montrés à mon enterrement pour faire bonne figure. Ils n’éprouvent plus aucune affection pour moi.

- Mais c’est tes parents, ils ne peuvent pas te renier indéfiniment ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

- Mes parents étaient simples et pensaient que l’on pouvait vivre avec seulement de l’amour et de la joie.

- Ils pensaient sûrement que la vie est plus belle lorsqu’on est heureux, tu ne penses pas ?

- A quoi bon être heureux si on ne peut manger ou avoir une maison ?

- Vous n’aviez simplement pas la même philosophie de vie. Tu sais, on peut très bien allier bonheur et travail.

- Peu importe, ils me détestent, cela ne sert à rien.

- Leur à tu demandé ?

- Quoi donc ?

- S’ils t’aimaient toujours ?

En y réfléchissant, Adam ne s’était jamais demandé ce que les autres pouvaient penser de lui. Il ne considérait ses parents que comme des gens avec qui il serait forcé de vivre jusqu’à sa majorité. Il n’avait donc jamais pris la peine de prendre de leurs nouvelles ou de leur demander comment ils allaient ? Étaient-ils heureux maintenant ?

- C’est trop tard maintenant.

- Il n'est jamais trop tard Adam.

- Que veux-tu faire ? Allez les voir et leur dire que tu vois leur fils décédé et qu’il regrette de les avoir délaissés ?

- Si c’est vraiment ce que tu penses alors oui.

- Ils vont sûrement de mettre à la porte et te prendre pour une-

- Folle ? Je crois que pour ça c’est déjà trop tard non ? dit-elle en plaisantant.

- Tu penses arriver à les convaincre ?

- Je vais faire tout mon possible pour qu’ils puissent te pardonner.

Elle parlait avec un ton confiant et avait le pouvoir de redonner espoir à Adam, lui qui avait l’habitude de voir le verre à moitié vide.