Fyctia
Chapitre 7
Un rictus se dessina sur les lèvres de Herbert, alors qu’il fixait son regard dans le sien, la provoquant de manière outrancière.
— Et bien vas-y. Tire si tu en as le cran.
Dany se sentait toute fébrile, pourtant ses mains ne tremblaient pas. Elle était bien déterminée. Elle chargea la balle et… le coup partit. Seulement son père avait été plus rapide qu’elle. Il avait attrapé son poignet et l’avait forcée à baisser son arme. Néanmoins, il ne put éviter le feu qui lui éclata le tibia sous un hurlement de douleur.
— Petite salope ! lui cria-t-il.
Elle eut un petit sourire satisfait et le regarda de haut alors qu’il était tombé au sol pour tenir sa jambe en sang. Sa chute l’avait d’ailleurs fait hurler à nouveau tout en laissant entendre un craquement sinistre.
— Essaie de poser tes mains encore une fois sur moi sale porc et je te ferai exploser la cervelle aussi sûrement que ton os. Et j’aurai même grand plaisir à repeindre les murs de ma chambre avec ta cervelle. Est-ce que j’ai été assez claire ?
Ce n’était certes pas ce qu’elle avait prévu au départ, seulement elle entendait déjà les pas de sa mère qui courait dans leur direction. Le tuer ou s’enfuir, elle n’aurait pas le temps de faire les deux. Et son temps d’hésitation lui fit même perdre le choix cornélien qu’elle s’était imposé. Dans une tentative désespérée, elle leva le barillet pour viser la tête de nouveau et susurra :
— Je te déteste !
Néanmoins, avant qu’elle n’ait eu le temps de tirer, Daphnée s’était interposée, plaçant son visage entre l’arme et son mari, celui-ci baigné de larmes.
— Eden ? Je t’en conjure, arrête. Ou alors tues moi à sa place.
Dany haussa un sourcil d’un air étonné.
— Je n’ai aucun grief contre toi, si ce n’est ta passivité à l’encontre de ce qu’il se passe dans cette demeure, sa voix s’éleva plus fort, en venant presque à crier. Si ce n’est que tu couvres un pédophile et que tu n’en as même pas honte ! puis hurlant pratiquement. Si ce n’est que tu as toujours choisi ton mari au dépend de ta propre fille !!! Tu devrais avoir honte !
— Tu n’es pas mon bébé, se lamenta sa mère. Tu n’es pas ma Eden. Elle n’aurait jamais fait cela.
— Effectivement, elle n’en aurait jamais eu le cran. Mais moi je l’ai. Alors maintenant pousse-toi afin que je puisse rendre justice.
— Comment as-tu appris à te servir d’une arme ?
Sa mère avait l’air scandalisée et la jeune femme eut un petit ricanement.
— J’ai mes petits secrets. Sur tout ce que tu viens d’apprendre, il n’y a que cela que tu retiens ?
Daphnée trembla, les larmes continuant de ruisseler sur ses joues pâles. Ce fut ce qui permit à Dany d’apprendre la sombre vérité.
— Depuis tout ce temps… Tu savais ? Et tu n’es jamais intervenue ?
— Que voulais-tu que je fasse ?
Une moue de dégoût dessina les traits de la jeune femme. Elle n’en revenait pas. Elle se serait attendue à beaucoup de choses, mais pas à ça.
— Et tu acceptes que ton mari te trompe ?
— Ce n’est pas de la tromperie si ça reste en famille.
— C’est lui qui t’a convaincue de ça ?
Trop chamboulée par ce qu’il venait de se passer, elle n’avait même pas remarqué qu’elle avait cessé de bloquer son esprit aux autres alters. Elle ressentit la colère froide de Devon, la tristesse profonde de Gale, Lily heureusement semblait aux abonnés absents, les pensées de Brooklyn semblaient incohérentes pour qui n’y connaissait rien alors qu’en réalité elle était en train d’établir des données statistiques… En revanche, dans l’esprit d’Eden c’était réellement le chaos. Elle cherchait à reprendre le dessus, mais Dany qui se considérait comme la Bêta du groupe, avait décidé qu’elle ne lui céderait pas les rênes aussi facilement. Elle comptait bien tirer le fin mot de toute cette histoire.
— Il ne t’a jamais fait de mal, répondit Daphnée. Il t’aime, c’est tout.
— Jamais fait de mal ? elle eut un rire sans joie. On appelle ça du viol ! Et comment appelles-tu les coups de ceinture que j’ai reçus ? C’est de l’amour ça aussi ?
— C’est notre rôle de faire ton éducation !
— Il t’a menacé de ne pas t’emmener dans le Vaisseau-Mère si tu ne le laissais pas agir de la sorte, c’est ça ?
Sa mère détourna le regard et là elle sut qu’elle avait visé juste. Elle eut un reniflement de dégoût et se détourna une seconde, mais ce fut la seconde de trop car Herbert s’était relevé pour lui prendre l’arme des mains. Elle eut juste le temps de tirer, mais cela ne servit qu’à faire un trou dans son mur. Ils entendirent alors toquer à la porte. Mari et femme se dévisagèrent pendant une seconde. Daphnée se redressa et lissa ses vêtements avant de dire à son homme :
— Je vais aller chasser les visiteurs importuns. Toi, occupe-toi de ta fille.
Son père pointa alors son arme sur elle, pendant que sa mère quittait la pièce, et il eut un sourire malsain.
— Toi, je vais te baiser jusqu’à ce que tu jouisses pour obtenir réparation de ma blessure. Et tu ne vas pas crier, sinon je te le ferai amèrement regretter. Mais avant, tu vas panser ma plaie. Allez, au boulot.
Il lui fit un signe de tête pour lui indiquer la salle de bain. Dany releva la lanière de sa brassière qui avait glissée, puis ne faisant pas la fière pour la première fois depuis longtemps, elle prit la direction ordonnée.
Leçon numéro 1 : Ne jamais lâcher sa cible de vue.
4 commentaires
cedemro
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Il y a 3 ans
Marie Horus
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Il y a 3 ans
Selina Valentines
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Il y a 3 ans
Nelyne
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Il y a 3 ans