Fyctia

Une ruelle sombre, un soir de semaine, dans l’hiver mordant.

Une jeune femme rousse rentre chez elle après une dure journée à étudier. Elle commence à reprendre sa vie en main.

Ses bras sont chargés de sacs en tissu lourds de provisions, elle tente d’attraper ses clefs sans laisser une anse de ses sacs échapper à ses doigts fins. Toute son attention portée sur son entreprise, elle n’entend pas le prédateur qui la chasse.

Quelques instants passent, puis la bête prend son élan. Ne laissant aucune chance à sa proie. Elle la saisit à l’épaule, une éclaboussure de sang atterrit sur le macadam alors que son cri résonne entre les immeubles.

Le son est vite étouffé par la seconde morsure, administré sur la chair tendre du ventre de la jeune femme perçant ses organes vitaux. Le coup prémédité, ayant pour but une mort sans échappatoire.

L’animal lâcha sa prise un peu trop tôt, importuné par des bruits de pas se rapprochant. Il avisa le résultat de son attaque et fut suffisamment satisfait pour partir laissant son œuvre s’achever seule.

Les pas résonnant sur le goudron appartiennent à un homme d’une trentaine d’années.

Arrivant rapidement auprès du corps inerte.

Il prit la tête étrangement intacte de la victime entre ses mains, et décela un souffle de vie qui tentait de renaître. Employant sa force intérieure, il se lia à elle. Aucune barrière ne put l’empêcher, la pauvre chose était sur la fin.

L’homme sentit alors en son être l’odeur de la mort qui approchait sa nouvelle protégée. Dans une tentative désespérée, il insuffla via ce lien la magie dont elle avait besoin.

Sans compter, il donna toute son énergie pour sauver la jeune femme étendue sur le sol goudronneux poissé par le sang.

Il sentit doucement le lien si fin entre eux se réchauffer.

Elle n’allait pas mourir, à cette nouvelle, il voulut se lever pour chasser la bête qui avait osé perpétrer cet acte. Hélas, il ne put, il n’avait pas compté pour la sauver.

Le moment de payer était venu. Le repos sera forcé pour lui et sa bête. Il grogna de sa propre bêtise, mais l’important était d’avoir sauvé une jeune fille.

La justice pouvait attendre.