Carole Laborde-Sylvain A hope for Christmas Chapitre 6

Chapitre 6

Aurélia


Elle a à peine passé la porte qu’elle voit Justin, installé confortablement dans le sofa, se redresser. Cela l’amuse beaucoup, surtout lorsqu’il prend son air d’adolescent éternel de peur de se faire engueuler. En entendant la porte se refermer, il lui demande comment s’est passée la soirée.


— Plutôt bien… Elle m’épate.

— Ta sœur a toujours été une femme exceptionnelle.

— Je ne savais pas que tu avais une aussi haute opinion d’Elsa.

— Je trouvais déjà ta sœur géniale avant, toujours souriante, présente pour les autres…

— Oui. Mais elle est toujours comme ça, mais je sais qu’elle souffre beaucoup sans le montrer, lui dit-elle tristement.

— Mais ce n’est que ma belle-sœur. La femme que j’aime vient juste de rentrer et je dois avouer que je me languissais un peu d’elle.

— Ah bon ?


Pour toute réponse, il l’embrasse puis lui propose un massage. Elle sourit et accepte volontiers cette délicate attention. Il est vrai qu’elle est un peu tendue en ce moment. Il commence par la faire asseoir entre ses jambes et entreprend de lui masser les épaules. Très vite, il lui ôte son pull, elle se retrouve instantanément en soutien-gorge. Il lui dépose un baiser dans le cou et reprend son massage à même sa peau, comme si de rien n’était. Elle se retourne et remonte à sa hauteur.


— Merci, lui dit-elle avant de l’embrasser.

— Mmm, mais de quoi ?

— D’être toujours aussi compréhensif. Je ne sais pas comment je ferais sans toi.


Il hausse les épaules et lui offre son plus beau sourire.


— Je boirais bien une tisane avant que l’on aille se coucher. Tu veux quelque chose ? lui propose-t-elle en se relevant.

— Un café, s’te plaît. Enfin un déca, ajoute-t-il devant sa grimace réprobatrice.


Il surveille qu’elle ne le voie pas depuis la cuisine ouverte et sort de derrière un coussin la petite boîte qu’il avait en main lorsqu’elle est rentrée. Quand elle revient avec leurs tasses, l’écrin est posé sur la table basse. Justin a pris un air nonchalant, faisant mine de s’intéresser à l’émission télé qu’il ne suit plus depuis un bon moment. Aurélia lui tend son mug, et s’installe à ses côtés.


— Qu’est-ce que c’est ? demande-t-elle en découvrant le petit coffret.

— Aucune idée, répond-il amusé.

— Mais bien sûr… Et comment cette boîte a-t-elle atterri sur la table basse ?


À son tour de hausser les épaules.


— Eh bien, ouvre !

— Non, ça peut attendre demain, je pense…, fait-elle avant de prendre la boîte dans ses mains.


Elle l’ouvre sans plus attendre et découvre une magnifique bague : un petit diamant serti sur un anneau en or blanc. Elle met un instant à comprendre ce qui est en train de se passer. Elle allait dire quelque chose quand elle voit Justin s’agenouiller devant elle :


— Aurélia, commence-t-il, tu sais que je n’ai jamais été un grand fan de ce genre de truc, mais…

— Oui ! l’interrompt-elle.

— Laisse-moi finir, s’te plaît, répond-il tout sourire, mais très sérieux.

— Oui pardon, mais ce sera oui ! ajoute-t-elle avant de se taire.

— Donc, j’ai réfléchi à nous. Cela fait maintenant quatre ans que nous vivons ensemble. Dix ans que nous nous connaissons et si je compte bien, presque autant de temps que nous avons échangé notre premier baiser. Je t’ai toujours dit que je ne voulais pas me marier. C’est toujours vrai…

— … ?

— Laisse-moi continuer. C’est toujours vrai, mais ce qui arrive à ta sœur et Greg change la donne. S’il m’arrivait quoi que ce soit ou pire, s’il t’arrivait quoi que ce soit, je m’en voudrais de ne pas t’avoir donné tout ce que tu désires. Alors, Aurélia Martin, je n’ai qu’une chose à faire pour vous rendre heureuse.


Il sort la bague de sa boîte, reprend une respiration et ajoute :


— Voulez-vous devenir ma femme et partager le reste de votre vie avec moi ? termine-t-il très solennel.


Aucun son ne sort de la bouche d’Aurélia, rendue muette par cette déclaration. Elle l’embrasse avec une immense tendresse puis passion. Il s’écarte et le plus sérieusement du monde demande :


— Tu ne m’as pas répondu ?

— Imbécile va ! C’est oui ! Bien sûr que c’est oui !


Il l’embrasse à son tour bien plus intensément encore. Le sofa aussi se souviendra de cette soirée…


***


Le lendemain, Aurélia est encore tout émue de cette demande en mariage plutôt inattendue. Elle s’était fait une raison. Le sujet a toujours été clair entre eux. Justin n’a jamais voulu se marier : « Pas besoin de cérémonie ou de symboles de ce genre pour te montrer que je t’aime, » clamait-il chaque fois qu’elle avait abordé le sujet.

Après dix ans d’amour, elle s’y était résolue. Mais aujourd’hui, tout a changé. Elle est sur un petit nuage. Elle n’aurait jamais cru que cela arriverait et pourtant, la bague est à son annulaire. Elle ne se lasse pas de l’admirer en prenant son petit-déjeuner. Justin la rejoint déjà habillé et rasé de près. Il lui dépose un baiser sur la joue alors qu’elle est en train de boire une gorgée de thé.


— Comment va ma future épouse ce matin ? s’enquiert-il enjôleur.

— Merveilleusement bien… Mais ça ira encore mieux avec un vrai baiser ! siffle-t-elle.


Il ne se fait pas prier. Après cet échange passionné, il se sert ce qu’il reste de bacon & eggs et s’installe face à elle.


— Ne me regarde pas comme ça, dit-elle, ou tu vas arriver en retard au boulot !


Il continue à la fixer, insistant, tout en dévorant son petit-déjeuner. Alors qu’elle se lève pour se jeter sur lui :


— Désolé, mon amour, mais tu vas devoir attendre la fin de la journée. J’ai une réunion très importante ce matin à laquelle je ne peux arriver en retard, l’arrête-t-il dans son élan.


Déçue, elle reçoit tout de même un nouveau baiser langoureux avant qu’il ne rejoigne la salle de bains pour se brosser les dents. Elle le suit des yeux et s’en retourne à sa tartine qu’elle a abandonnée à moitié beurrée. Justin vient de passer la porte, elle entend le moteur de sa voiture ronronner. Un coup d’œil à la minuterie du four lui indique qu’il lui reste un peu moins d’une heure pour se préparer.


— Largement le temps d’appeler Elsa ! dit-elle pour elle-même.

Avant d’appuyer sur la touche « appeler », elle hésite puis se ravise, décidant de lui annoncer la nouvelle en douceur et surtout, en face-à-face. Il lui faut juste trouver le bon moment.


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